Un groupe de clochards vit entre ciel, mer et terre, loin de la ville menaçante, sur une montagne de détritus. Ils y mènent la vie de n’importe quels clochards du monde, préoccupés de se trouver à manger, à se loger, à boire beaucoup pour oublier, à se disputer ou à s’entraider, bref, une vie comme on peut se l’imaginer, sans rien de transcendant, sinon que l’un est vaguement musicien, l’autre est qualifié de simplet et ainsi de suite !
Pourquoi pas ? Dépaysement assuré, auteur célèbre que je découvrirai avec ce livre, c’est sûr, je vais aimer !
Catastrophe! J’ai détesté!
Décidément, ce n’est pas ma semaine! Je gaspille mon temps avec cette histoire sans épaisseur, au réalisme de pacotille!
Un conte philosophique, une fable moralisatrice me souffle-t-on!
Sans doute ne suis-je pas prête pour ce genre-là! Trop prêchi-prêcha pour moi!
Je n’y crois pas une seconde à ces clochards! Impossible de m’attacher à l’un quelconque d’entre eux! Ils vivent loin de la ville, mais laquelle? Tout près de la mer, mais encore une fois laquelle?
Tout demeure comme ça, dans le flou, entre rêve et réalité, le tout teinté de moralisme poétique lénifiant à la petite semaine, une suite de clichés bien pensants, en réalité, jusqu à l’arrivée de ce grotesque Ben Adam!
Là c’est le comble du ridicule pour moi! Qui est-il? D’où vient-il? C’est une apparition! Mi-dieu, mi-extra terrestre, il leur apporte la bonne parole, l’espoir, du bla bla!
C’est l’homme éternel ! C’est la Vérité !
«Surgi d’on ne sait où, une espèce de Moïse surplombe la bande, dressé sur un monceau de galets…L’homme est un géant emmitouflé dans une sorte de soutane d’une blancheur immaculée. Ses longs cheveux lactescents lui cascadent sur la poitrine, semblables à une coulée de neige. …Il s’approche du groupe, effleurant à peine le sol, la robe aussi remplie de vent qu’une voile.»
Il parle par grandes envolées qui se veulent lyriques, du bien et du mal, des apparences et de la réalité! Conséquence : le destin de junior, le demeuré, va radicalement changer : il part. Les Innocents sont proches du seigneur!
Je ne demandais qu’à me laisser embarquer mais tout m’a semblé sonner tellement faux que ça n’a pas été possible!
J’ai bâillé tout du long!
L’Olympe des Infortunes de Yasmina Khadra, (Julliard, décembre 2009, 232 pages)Pimprenelle et Stephie l'ont beaucoup plus apprécié que moi!