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Les amours ou les amourettes...
Un seul nom ressassait les poussières dans le plus profond de mes tripes. Un seul nom rejaillissait les terres rejetées, abandonnées que mon être avait tout inconsciemment cessé de labourer... cette belle histoire d'amour ayant pris fin dans des circonstances ambigües.
Je m'étais assise dans le noir sous une lampe de bureau éclairant suffisamment le magazine dans mes mains. Pourquoi je gardais ces souvenirs estompés? Pourquoi je gardais cette revue comme souvenir? Eh bien... quand le temps vient de faire le ménage du printemps, tout y passe. Ce qu'on veut se débarrasser, on le jette sans regret et ce qu'on s'objecte de ne pas se débarrasser, on le jette tout simplement pas.
Dans moins de 47 minutes, j'ouvrais une entrevue avec la toute raffinée et gracieuse actrice et mère de famille et plus, oui, mesdames et messieurs, lesbienne... madame Jodie Foster. Mon premier béguin, ma première rencontre en secret, d'il y a plusieurs années.
(soupir) sans commentaire...
Comment se comporter vis-à-vis d'une séduisante femme? Showbizz est le showbizz! Le passé est le passé... Ma concentration devait se poser sur les questions soigneusement bien préparées pour cette entrevue en privé. En fait... Comme elle était de passage à Montréal et comme le patron, ce boss gourmand d'argent, ne voulait rien laisser passer d'inaperçu, dans l'amiable, nous avons conclu de monter une entrevue avec quelques membres de l'équipe de montage TVA en tant qu'auditeurs et spectateurs.
Paella était derrière le décor, se préparant elle aussi pour cette émission en toute discrétion et qui passera en onde au canal prise deux de TVA dans deux semaines... Elle avait senti ou deviné mon état bizarre. Elle se doutait de quelque chose. Je ne pouvais rien lui cacher même si je voulais dissimuler mes émotions, mes sentiments, mes contrariétés, elle le percevait.
Une modeste monteuse de son l'avait photographiée... quels yeux et quel sourire possède-t-elle cette Paella... wow!
On frappait à la porte de mon bureau personnel. Absorbée dans mes pensées frivoles, la personne entrait doucement en m'interpellant d'une voix à faire trémousser tout le bas du corps!
snorounanne - Oui? (Rangeant rapidement le magazine face sur le dessus du bureau)
Jodie - Salut... (mince sourire timide) J'peux... j'peux te parler quelques instants? (à cet instant, Paella entrait et se tenait entre l'intérieur et l'extérieur de la porte)
Paella - Oh... excusez-moi, je savais pas que tu avais quelqu'un. (aussi timide que l'autre)
Jodie - Non, ça va. Je sortais parce qu'y faut... y faut que je sois prête pour l'émission.
snorounanne - Restez... toutes les deux. On a encore 12 minutes 17 secondes. Et... vous vouliez?
Paella - (fermant la porte) Te dire que tu devais prendre place dans moins d'une dizaine de minutes, voilà.
Jodie - (sentant mes yeux se poser sur elle et fuyant mon regard) Et moi, te dire que... ben te dire que...
snorounanne - (me levant du fauteuil, rangeant bien la revue dans le tiroir du bas) Nous allons toutes les trois sortir et prendre chacune notre place disposée. Mesdames, permettez que je vous ouvre la porte.
Paella, Jodie et moi longions ce corridor menant dans ce tout petit studio discret et sombre... dans un salon tout intime... Jodie se faisait, pour une dernière fois, donner une retouche à son maquillage. Paella prenait les guidons sur la caméra vidéo et moi je m'étais assise avec les autres dans ce mini salon de discussion avec ces quelques membres de l'équipe de TVA.
Les puits de lumière cadraient merveilleusement bien sa silhouette de femme enchanteresse. Elle était simple et naturel. Je tenais le micro dans mes mains et attendais le signal du régisseur.
Mon instinct de femelle sauvagesse me disait que j'allais déranger cette scène. Et que j'allais, avec finesse, mordre celle, qui déjà, m'avait mordue, mesdames et messieurs. L'émission débutait avec cette photo en primeur... je n'en savais rien. On ne m'avait rien dit à ce sujet...
Californie mars 2008 et tout à fait à droite de la photo, celle dont l'actrice Jodie s'est jetée dans ses bras... Cindy Mort. Sa nouvelle petite amie... après avoir vécu 14 années avec Cydney Bernard, qui a élévé ses enfants avec elle.
snorounanne - Bonjour Jodie Foster!
Jodie - Bonjour snorounanne!
snorounanne - Incroyable de vous voir ici à Montréal et d'avoir cette chance inouie de faire une entrevue. C'est très gentil à vous d'avoir accepté.
Jodie - Pas de quoi. Merci à toi aussi pour mettre très à l'aise ton invitée, en braquant devant la caméra, cette photo. C'est tout à fait génial! Et te gêne surtout pas... tu peux me tutoyer. Je parle et comprends admirablement le français.
snorounanne - La photo? On a présenté une photo? Quand?
Jodie - Ah je t'en prie... fais pas cet air innocent. Cette photo-là.
snorounanne - Mais laquelle? Je n'ai rien vu. Dites? Est-ce que le producteur de cette émission a mis quelque chose sans m'en avoir parlée?
Ça sentait le chauffé, le brûlé... j'essayais de garder mon calme
On venait de me repasser l'image sur le moniteur et je venais de tout saisir le malaise de Jodie. J'exigeais de couper la scène, cette scène, de retirer la photo... m'enfin de passer à des commanditaires! Ce qui suivra dans ce déroulement de l'émission, l'idée du producteur, était de faire une télé réalité et je n'avais pas partagé ce concept connaissant Jodie et me connaissant...
Alors ce qui suivra dans ce déroulement et tel quel sans reprise. Et cela a éclaboussé de toute part... Jodie est prompte et je suis... imprévisble dans ces situations-là. Quant à Paella... d'un côté, elle aussi avait saisi bien des affaires et entre autre, que Jodie et moi s'étions fréquentées par les années passées. Mais... de très courte durée, je vous le conjure!
snorounanne - Je te fais mes excuses, Jodie. On m'a pas mise au courant que cette photo allait passer.
Jodie - Oublions. Et pose-moi tes questions, lesquelles j'espère sont intelligentes.
snorounanne - J'ai mûri, tu sais. J'ai évolué aussi. J'suis plus la petite snorounanne que t'as connue.
Jodie - Et j'suis plus celle que t'as connue, par le fait même. Bon! Ceci dit! Tout le monde va le savoir là que nous deux avions une idylle.
snorounanne - Une quoi? Une idylle? Tu appelles ça une idylle, toi, quand deux personnes s'aiment éperdument? Qui se fréquentent tous les jours? Qui font l'amour,...
Elle a l'air de songer à ce qu'elle va répondre, au contraire, elle a toujours les réponses bien pondues!
Jodie - Ce sont là les questions que t'as mijotées? Pendant toutes ces minutes dans ton cher bureau de madame, ce sont ces stupides questions que t'as pu trouver sur moi à me dire?
snorounanne - Je... (presque insultée) Désolée... mais je les ai ajoutées pour mettre du piquant afin que madame la star pompe sur mes stupides questions!
Jodie - (souriant avec un petit rire moqueur) C'est une revue porno que t'as malicieusement caché dans le tiroir au lieu de te concentrer sur la réalité qu'était ton émission?
snorounanne - (du coin de l'oeil, je sentais Paella s'agiter, s'irriter pour laquelle de nous deux?) Tu crois que je m'abandonne à ces revues débiles? Je suis une personne sérieuse et c'est pas dans ma nature de z'yeuter ces cochonneries.
Jodie - Non, en fait, le sexe, ça jamais bien été ton point fort. D'ailleurs, on comprendra pourquoi nos fréquentations se sont... en quelque sorte... écartées, entre guillemets!
snorounanne - Tu es une sale ... garce... (me levant et m'en allant vers le petit corridor jusqu'à ce cher bureau et revenant après 2 minutes et 51 secondes)
Jodie - Ah... elle est revenue. Ta scène de pleurniche est finie?
snorounanne - Si tu ne m'as pas aimée, je t'ai aimée et peut-être plus que tu le croyais. Tu m'as crevé le coeur et l'amour que j'avais pour toi en me disant que je n'te méritais pas. Tu voulais fonder une famille et moi j'étais pas prête. Tu voulais avoir un enfant et nous venions à peine de se rencontrer. C'était trop vite pour moi mais tu m'en as jamais laissé le temps... tu es partie et je suis partie aussi. Et quelques temps plus tard, tu avais fait connaissance avec celle qui allait être ta compagne de vie et qui allait aussi élevé tes deux amours. Quatorze années de beaux jours et quelques-uns de mauvais jours, un vrai couple lesbien! Et tu as tout foutu ça en l'air pour cette écrivaine... Cindy Mort! Et pour finir... dans le bureau, je ressassais des souvenirs aussi beaux que moins beaux avec ça! (Je lui lançais le magazine sur elle et je repartais en direction du bureau)
Jodie - (Voyant le magazine de cette époque) Oh... que j'suis bête... (murmurait-elle) J'suis vachement bête... merde...
Paella - (Le producteur avait demandé de couper tout pour quelques instants. Elle s'approchait de Jodie) Tu devrais aller la voir à son bureau et lui faire des excuses. La moindre des choses... mon avis. (se retirant)
Jodie - (en toute désolation) Oui... oui, c'est ce que je vais faire. (Se levant et allant au bureau)
Invraisemblablement, mesdames et messieurs, je vous laisserai une fois de plus à votre imagination. Vous devrez créer votre propre scène pour la fin tout en écoutant cette chanson chantée par nulle autre que Jodie Foster.
Merci d'être là en lecture. Merci à google pour ces images et photos. Merci à Paella, la seule qui m'est fidèle. Bonne écoute et bisous!