Mon dernier article a un mois, et c'est tout à fait pathétique. Je traverse une terrifiante période de vide psychologique et de writer's block, il me faut agir. Pour commencer j'ai décidé d'arrêter de mentionner les cours sur ce blog. Ca remue juste le couteau dans la plaie, c'est contre-productif et surtout tout le monde se fous à juste titre de ma situation d'échec scolaire. Ce sujet est longuement évoqué sur mon formspring (= mon psy), pour les quelques personnes qui seraient encore intéressées. Vous pouvez aussi vous en servir pour m'insulter si ça vous dit.
Donc pour tenter de reprendre d'un bon pied, je vais vous parler de ... MGMT. Je vous entends déjà: "Merde alors, cette pauvre fille n'a rien d'autre dans sa vie musicale et personnelle ou quoi? Vite fermons cet onglet avant de crever d'ennui." Vous auriez à peu près raison. Mais c'est ça ou je parle de My Chemical Romance et de mon grand projet d'étude des tenants et des aboutissants du rock mainstream US, et là aussi je vous entends soupirer. Si vous me suivez sur Twitter vous devez sûrement être un peu navrés pour moi, mais c'est vraiment plus fort que moi. Puis promis, après ça je me retiendrai de les évoquer pendant au moins un mois, ce qui est on en conviendra une belle concession à toi, fidèle lectorat qui continue de visiter avec une impressionnante régularité cette page malgré ma terrible inactivité (merci les stats activemeter/ google). Je suis reconnaissante hein, ça me touche pour de vrai. Bref. Intense actualité pour notre duo américain favori avec la sortie de Congratulations. Ils étaient de passage à Paris hier soir et bien évidemment j'étais de la partie.
Il faut savoir que j'avais eu la chance d'écouter l'album une semaine avant qu'il finisse par se retrouver sur internet (Laurence si tu passes par là, tu sais que je t'aime, toi et tes contacts), et que, subjuguée par ce que j'avais alors entendu, je vivais tout simplement dans l'attente de cette soirée. Il me paraît aujourd'hui plus nécessaire que jamais de défendre la cause MGMT: le très attendu leak de ce dernier a en effet déchaîné une série de réactions souvent extrêmes et au final peu surprenantes. C'est après tout un groupe qui était attendu au tournant, Oracular Spectacular s'étant écoulé à plus d'un million d'exemplaire à travers le monde sur la foi d'une poignée de singles extrêmement accrocheurs mais aussi un peu trompeurs, l'essence du groupe résidant selon leur propre aveu plus dans des expérimentations comme Metanoia que dans un tube certifié comme Electric Feel (voir les commentaires d'Andrew dans le NME sur le fait d'avoir écrit une chanson sur une anguille électrique). Pour Congratulations, l'idée était claire: pas de vrais singles, le groupe demeure attaché au format d'album et le succès commercial ne les intéresse pas car bizarrement ils préfèrent jouer la musique qu'ils aiment. Réactions outragées sur le web, on les traite d'élitistes arrogants, on les accuse de cracher dans la soupe et de refuser l'adhésion du grand public. En gros, connards d'hipsters intellos qui refusent d'ouvrir pour Lady Gaga ou U2, allez crever dans l'oubli. Contentement léger de mon côté et espoir que les légions de fans du dimanche qui ont entendu Kids en boîte abandonnent vite fait bien fait le groupe, ça amènera une certaine forme de paix dans leurs concerts. Ca n'est pour l'instant pas le cas, j'avais hier sur les épaules quelques veaux qui n'ont pas bougé du concert avant de se mettre à gueuler "KIDS, KIDS", sentant la fin de la soirée arriver, et leur karaoké favori leur échapper. Ils ne l'ont pas joué. Ne nous méprenons pas, j'aime Kids, mais pas être associée à ces gens là, qui n'ont par exemple rien à battre de Future Reflections, une des chansons de ma vie, et qui profitent de la merveilleuse Siberian Breaks pour envoyer des textos et aller chercher à boire avant de revenir pour applaudir au beau milieu des 12 minutes de la chanson.
Il faut savoir que le public était hier assez détestable et trop souvent là pour se montrer et pouvoir dire "j'étais au concert de MGMT" que pour écouter leurs nouvelles compos dans le cadre relativement intimiste du Trabendo. Et tout ceci m'a rendu à moitié aigrie, ce groupe mérite tellement mieux qu'une demi-armée de blaireaux parisiens plus intéressés par l'image que par la musique. Je n'essaie pas de dire qu'il est nécessaire de maîtriser le back catalogue d'un groupe sur le bout des doigts pour apprécier leur travail à sa juste valeur, simplement un minimum de respect pour un groupe qui ose prendre des risques et présenter quelque chose de différent, ça s'apprend, ça ne fait de mal à personne. Congratulations est un album au delà de mes espérances, qui étaient pourtant loin d'être modestes, Ben et Andrew ont un potentiel immense et je vis pour des instants de grâce comme celui qu'ils atteignent au bout de 8 minutes 25 de Siberian Breaks. C'est tout ce qui compte vraiment, et le reste ne m'importe plus beaucoup. Sur ce je vais réécouter Congratulations une 18° fois.
Et je précise que l'absence de playlists sur les derniers articles est tout simplement motivée par la vague de suppression de blogs musicaux par Google. On se revoit très bientôt, cette fois ci c'est vrai.