Une oeuvre à la fois violente et tourmentée, comme aiment à le souligner certains critiques d'art, et fortement influencée aussi par sa passion pour les mystiques tels que Ramon Llul (savant, sage et mystique catalan du XIIe siècle). Toute l'oeuvre de Tàpies est traversée de symboles, de représentations de la naissance (ses oeuvres « enfantines » à l'encre de Chine) et de la mort, avec des toiles récentes telles que Formes dans l'espace, 2009. Une toile qui pourrait être celle de la décomposition avec ses coulures et ses croix noires. Mais la toile récente la plus représentative de la mort est Tête rouge (2008), inquiétante tête de mort rouge sang raturée de noir. L'exposition propose aussi une incursion dans l'univers esthétique personnel d'Antoni Tàpies, à travers quelques pièces de sa collection d'oeuvres d'art et de beaux livres. Une sélection de ce qu'il nomme son « manifeste » ou son « musée ». De l'art égyptien et occidental (notamment, une superbe toile de Francisco de Zurbaran, Fraile mercedario en prision, XVIe siècle ou, dans un autre registre, le poème Liberté, de Paul Eluard, illustré par le cubiste Fernand Léger). Et puis, des objets rituels, des livres scientifiques (la thèse de sciences physiques de Louis Broglie, de 1924, ou Substances radioactives, de Marie Curie, 1904) des livres de philosophie (L'Evolution créatrice, Bergson, 1907), des écrits sur l'art (La femme 100 têtes, de Max Ernst, préfacé par André Breton, 1929) et même de vieux livres d'astronomie. Pour le cinéma, autre passion de l'artiste, on peut voir des films de Georges Meliès, le magicien du « cinématographe » (une sélection parmi lesquels Le Voyage dans la lune, 1902, et Le Royaume des fées, 1903). La Fondation a ouvert ses portes pour la première fois en 1990 et déjà le lieu était chargé d'une atmosphère particulière qui donnait envie de s'y attarder pendant de longues heures. Aujourd'hui, plus lumineuse que jamais, s'y promener est une manière de se ressourcer. S'imprégner du génie d'un artiste qui rompt depuis plus de cinquante ans avec tout académisme. L'héritage Cubiste et Surréaliste.© Corinne Bernard, mars 2010. Photos : Corinne Bernard. Parution : vivreabarcelone.comFondation Antoni Tàpies, rue Arago, 255 (M° Paseo de Gracia), Barcelone. Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 20h. Bibliothèque ouverte du mardi au vendredi, de 11h à 20h (sur rendez-vous). Entrée : 7 euros. Exposition Los lugares del arte, visible jusqu'au 2 mai 2010.
Une oeuvre à la fois violente et tourmentée, comme aiment à le souligner certains critiques d'art, et fortement influencée aussi par sa passion pour les mystiques tels que Ramon Llul (savant, sage et mystique catalan du XIIe siècle). Toute l'oeuvre de Tàpies est traversée de symboles, de représentations de la naissance (ses oeuvres « enfantines » à l'encre de Chine) et de la mort, avec des toiles récentes telles que Formes dans l'espace, 2009. Une toile qui pourrait être celle de la décomposition avec ses coulures et ses croix noires. Mais la toile récente la plus représentative de la mort est Tête rouge (2008), inquiétante tête de mort rouge sang raturée de noir. L'exposition propose aussi une incursion dans l'univers esthétique personnel d'Antoni Tàpies, à travers quelques pièces de sa collection d'oeuvres d'art et de beaux livres. Une sélection de ce qu'il nomme son « manifeste » ou son « musée ». De l'art égyptien et occidental (notamment, une superbe toile de Francisco de Zurbaran, Fraile mercedario en prision, XVIe siècle ou, dans un autre registre, le poème Liberté, de Paul Eluard, illustré par le cubiste Fernand Léger). Et puis, des objets rituels, des livres scientifiques (la thèse de sciences physiques de Louis Broglie, de 1924, ou Substances radioactives, de Marie Curie, 1904) des livres de philosophie (L'Evolution créatrice, Bergson, 1907), des écrits sur l'art (La femme 100 têtes, de Max Ernst, préfacé par André Breton, 1929) et même de vieux livres d'astronomie. Pour le cinéma, autre passion de l'artiste, on peut voir des films de Georges Meliès, le magicien du « cinématographe » (une sélection parmi lesquels Le Voyage dans la lune, 1902, et Le Royaume des fées, 1903). La Fondation a ouvert ses portes pour la première fois en 1990 et déjà le lieu était chargé d'une atmosphère particulière qui donnait envie de s'y attarder pendant de longues heures. Aujourd'hui, plus lumineuse que jamais, s'y promener est une manière de se ressourcer. S'imprégner du génie d'un artiste qui rompt depuis plus de cinquante ans avec tout académisme. L'héritage Cubiste et Surréaliste.© Corinne Bernard, mars 2010. Photos : Corinne Bernard. Parution : vivreabarcelone.comFondation Antoni Tàpies, rue Arago, 255 (M° Paseo de Gracia), Barcelone. Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 20h. Bibliothèque ouverte du mardi au vendredi, de 11h à 20h (sur rendez-vous). Entrée : 7 euros. Exposition Los lugares del arte, visible jusqu'au 2 mai 2010.