Magazine Culture
Récompensé par le prix Goncourt des lycéens, le Club des incorrigibles optimistes est un beau pavé de 750 pages. Il raconte l'adolescence parisienne de Michel Marini, féru de photographie, de littérature, de baby-foot et de rockn'roll. Le roman se passe dans la France des années 60, en plein coeur de la guerre d'Algérie à laquelle il sera indirectement mêlé. C'est dans l'arrière-salle du café le Balto que tout se joue et que les amitiés se nouent. Là, s'est formée une petite communauté d'hommes venus de Russie, de Pologne, de Roumanie... Contraints de fuir la dictature communiste, ils ont tout laissé derrière eux, amis, famille, situation professionnelle. Réfugiés politiques ou immigrés clandestins, ils sont désormais confrontés à une vie de précarité. Guenassia brosse leur portrait avec justesse et affectivité. Il prend le temps d'installer ses personnages, ce qui en dépit de tout l'intérêt que dégage ses premières pages peut parfois paraître un peu long au lecteur. Mais l'authenticité des relations entre les personnages, la sensibilité de l'écriture, la sensation de se plonger au coeur d'une époque révolue, avec ce qu'elle suggère de nostalgie, nous accroche à ses lignes. Puis l'histoire s'accélère, le mystère et les questions émergent. On a envie de connaître la suite, la fin...et on dévore les dernières pages.