Magazine Moyen Orient

Yémen : la longue croisade des enfants-épouses

Publié le 24 mars 2010 par Delphineminoui1974

épouses enfants.jpgA Sana'a, une manifestation en cache une autre (cliquer ici pour voir la vidéo de l'AFP). Dimanche et mardi, opposants et défenseurs du mariage précoce des filles ont, tour à tour, défilé devant le parlement yéménite.

Au cœur de la controverse : une loi, votée en février 2009, sous la pression des associations féministes, qui fixe l'âge minimum du mariage à 17 ans pour les femmes (contre 15 ans à l'heure actuelle). Avec, à l'appui, une pénalité d'environ 350 euros aux familles qui dérogent à la règle. D'abord abrogée, cette loi est actuellement soumise à la révision du comité constitutionnel, sur demande des ultras conservateurs, qui l'accusent d'être à l'encontre des « préceptes religieux ».

Des arguments jugés rétrogrades par les organisations de défense des droits des femmes qui mettent en avant les risques qu'encourent les enfants-épouses : mortalité à l'accouchement (comme le cas récent de la petite Fawzia, décédée à 12 ans, avant d'accoucher), dépression psychologique, interruption de la scolarité... « «Non au mariage précoce », « Nous sommes des enfants, nous voulons jouer et étudier », disaient, mardi, leurs pancartes. Dans la foule : des avocates, des activistes (femmes et hommes confondus), des enseignants, des écolières, mais aussi la petite Nojoud Ali, 12 ans - dont le divorce, à dix ans (une première !) permit de faire la lumière sur la tradition des mariages précoces qui concerne, selon une étude de l'université de Sana'a, plus de la moitié des filles de moins de 18 ans.

Mais leur courage à toute épreuve pourrait essuyer de nouveaux revers. « Pendant sa rencontre avec la délégation des femmes, dans l'enceinte du Parlement, son président a laissé entendre qu'un compromis pourrait être envisageable : le maintien de l'âge à 17 ans, mais le renoncement à l'amende imposée aux parents. Or, une telle initiative ne garantie pas la protection des filles », relève l'avocate Shada Nasser, spécialiste de la question.

(crédit photo : AP - Manifestation, mardi 23 mars, à Sana'a)


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Delphineminoui1974 564 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog