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Le gouvernement et les chemises rouges s’accusent mutuellement après les attaques à la grenade au ministère thaïlandais de la Santé

Publié le 24 mars 2010 par Assofi

Le gouvernement et les chemises rouges s’accusent mutuellement après les attaques à la grenade au ministère thaïlandais de la SantéDes grenades ont explosé au ministère de la Santé publique juste une demi-heure après l’ajournement d’une réunion du cabinet ministériel, engendrant une guerre verbale entre le gouvernement et l’armée d’un côté, et des responsables du mouvement des chemises rouges de l’autre.

Suite aux deux explosions survenues hier (23 mars 2010) après-midi, l’armée a décidé d’adjoindre immédiatement 13 000 soldats supplémentaires à la force qui assure la sécurité dans la capitale thaïlandaise, et 17 000 autres hommes sont prêts à incorporer rapidement ce contingent si nécessaire.

Selon Panitan Wattanayagorn, le porte-parole du gouvernement, les auteurs de l’attentat, qui a eu lieu dans le parking de l’Institut des urgences médicales (Emergency Medical Institute) du ministère de la Santé, cherchaient à exposer des éventuelles lacunes dans les dispositions prises par l’État pour assurer la sécurité.

Le parking est situé à 700 mètres d’un bâtiment où le Premier ministre Abhisit Vejjajiva et son cabinet étaient en pourparlers jusqu’à environ 30 minutes avant les explosions.

Personne n’a été blessé par les déflagrations.

L’armée et la police ont déployé plus de 34 500 hommes pour maintenir l’ordre public à Bangkok depuis le 12 mars 2010, quand le Front Uni pour la Démocratie contre la Dictature (United Front for Democracy against Dictatorship ou UDD) a lancé sa grande manifestation pour pousser le gouvernement actuel à dissoudre l’assemblée nationale et ainsi provoquer de nouvelles élections.

Sansern Kaewkamnerd, le porte-parole de l’armée et du CAPO (Centre for the Administration of Peace and Order), l’entité responsable du maintien de la paix et de l’ordre, a déclaré que les instigateurs de l’attaque à la grenade souhaitaient discréditer le gouvernement avec cet attentat.

« L’intention est de discréditer le gouvernement… », a-t-il dit.

« Le grand public subit la pression. Des gens innocents sont tenus en otage. Le CAPO condamne ceux qui sont derrière cette attaque. »

Il a démenti les rumeurs selon lesquelles l’attentat aurait été en fait fomenté par le gouvernement.

« Ce n’est pas l’action de fonctionnaires du gouvernement pour créer une situation [pouvant justifier des mesures répressives]. L’attaque n’a pas pu se produire pendant la réunion du cabinet parce que nous avions déployé des soldats à l’extérieur. Mais il y a eu une opportunité lorsque nous avons retiré les forces de sécurité de ce secteur. »

Natthawut Saikua, l’un des chefs des chemises rouges, a accusé la coalition au pouvoir d’être à l’origine des attaques à la grenade pour essayer d’entacher le mouvement antigouvernemental. Constatant que les grenades ont explosé seulement après la réunion du cabinet, il se demande si les instigateurs de l’attentat sont réellement des adversaires du gouvernement.

Il y a eu aussi une attaque à la grenade dans Chiang Mai hier (23 mars 2010), mais le projectile n’a pas explosé.

Ces attentats se sont produits le jour où le gouvernement approuvait l’extension de la loi de sécurité intérieure (Internal Security Act ou ISA) jusqu’à mardi prochain (30 mars 2010).

Le général de division Khattiya Sawasdipol, un partisan de l’ancien premier ministre destitué Thaksin Shinawatra, plus connu sous le surnom de Seh Daeng (le chef rouge), a nié être derrière les attaques au ministère de la Santé, mais a averti qu’il pourrait y avoir d’autres attentats visant les administrations et agences gouvernementales, car ce sont des symboles de l’amataya (l’élite bureaucratique).

Quelques heures après les événements au ministère de la Santé, le commandement des opérations de sécurité intérieure (Internal Security Operations Command ou ISOC), présidé par le Premier ministre, a tenu une réunion et a consenti à porter le nombre de policiers et de soldats assurant le maintien de l’ordre dans Bangkok et sa périphérie à 47 000 pendant la période de prolongation de l’ISA.

Des soldats en provenance de Nakhon Ratchasima, Kanchanaburi et Prachin Buri ont fait leur entrée dans Bangkok, a indiqué une source. L’Isoc a également mobilisé 17 000 autres soldats et policiers, qui sont prêts à intervenir depuis leurs unités respectives.

Les explosions de grenades au ministère de la Santé ont endommagé les fenêtres et les pneus de trois voitures, ainsi que le toit du parking. La police s’est rapidement rendue sur place pour récupérer, à des fins d’investigation, les éclats de grenade et les enregistrements des caméras du circuit fermé de vidéosurveillance installé le long de la voie express voisine.

L’enquête préliminaire a permis de déterminer que les grenades ont été tirées depuis la voie rapide, à environ 150 mètres derrière le ministère de la Santé, a précisé le général de division Supakit Srichantranon, chef de la police de Nonthaburi.

Le colonel de police Somsakchai Amornsongcharoen, commandant du district central, a ajouté que la police avait aussi examiné un immeuble qui surplombe la voie express, situé sur le même côté de la route Ngam Wong Wan, et à partir duquel il serait possible d’atteindre le ministère de la Santé avec un lance-grenade.

Aueychai Moonsiri, un fonctionnaire de l’Institut des urgences médicales âgé de 37 ans, a été témoin de l’attaque. Il a assuré avoir entendu la première grenade exploser et vu la fumée dégagée par la seconde explosion quelques minutes plus tard.


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