Le site mashable témoigne d'un possible piratage du site de Google ce matin. Une partie des pages du site officiel de Google se sont affichées en caractères chinois pendant quelques heures, et ce quelques jours à peine après que Google ait arrêté la censure sur sa version chinoise (les utilisateurs sont maintenant redirigés vers le site de Google Hong-Kong).
Tout est revenu dans l'ordre, mais on aurait tort de prendre à la légère ces petites escarmouches, comme l'attaque contre les serveurs Google en Chine il y a quelques semaines. N'oublions pas que Google, outre son chiffre d'affaire faramineux est main dans la main avec la NSA (une des agences d'espionnage américaines spécialisées dans les nouvelles technos). La Chine quant à elle possède son propre moteur de recherche national, Baidu, et voit d'un très mauvais oeil la main-mise de Google sur le marché de la recherche d'information chinois, un marché dont le contrôle est aussi crucial et stratégique pour l'avenir que peut l'être le pétrole ou l'uranium. Il ne s'agit plus uniquement de business, mais de défense nationale. Nous voyons en ce moment ce qui ressemble bien aux premières escarmouches d'une cyberguerre.
On en est pour l'instant aux incidents frontaliers, comme quand, pendant la guerre froide, quelques Mig russes s'accrochaient en l'air avec des avions américains. Il ne faudrait pas pour autant penser que la cyberguerre s'arrête aux frontières de l'internet (même en se limitant à ce secteur elle pourrait déjà faire beaucoup de dégâts). Le web est maintenant un nouveau front qu'il va falloir surveiller pour savoir de quel côté va commencer la prochaine guerre (on a déjà bien une idée) même si pour l'instant, on assiste probablement à des manoeuvres d'intimidation, suivies de représailles, liées peut-être au fait que la Chine a signifié une fin de non-recevoir aux Etats-Unis sur la réévaluation du Yuan…
Mais l'armée américaine a clairement laissé entendre qu'en cas de cyber-attaque massive, toutes les options étaient sur la table pour répliquer; pas uniquement des cyber-mesures, mais bien l'utilisation de l'armée.
Une des pages hackées