Quand j’ai acheté « Monsieur cent têtes » de Ghislaine HERBERA, mon compagnon m’a dit « tu ne peux pas prétexter que c’est pour le loupiot, ce livre est vraiment pour toi ! ». C’est un peu vrai.
©Ghislaine HERBERA/ MeMo _ Musée du quai Branly
Monsieur « sans tête » se lève ce matin là et se prépare à un rendez-vous galant. IL se veut le mieux possible : une tête bien faite, qui lui correspond et correspond aussi à son humeur. Dans son dressing que des boites, à chapeaux ? Mais non : à masques, à têtes ! Ainsi ce petit être, monstre, animal ou homme, part dans un essayage de toutes ces têtes, ces 100 têtes. Le tout pour plaire à sa douce.
©Ghislaine HERBERA/ MeMo
Ici Ghislaine HERBERA propose un panel extrêmement fourni de masques ethniques, de vrais masques à valeur symbolique ou rituel, et nous offre de les découvrir comme une ouverture sur des émotions, des peurs et des doutes. Loin de suivre la signification exacte du masque, nous accompagnons monsieur sans tête dans l’expression de ses émotions.
©Ghislaine HERBERA/ MeMo
Le test a été fait avec le loupiot 3 ans ½ : la lecture marche à merveilles. Des pages et des pages de masques et d’attitudes bien campées de monsieur animal, une déclaration subjective permettant de passer dans tous les états possibles d’un enfant dans une journée mais aussi de rire, de sourire, de masque ou d’expressions qui auraient pu lui faire peur.
Les émotions faciales ne sont pas une réalité mais une relativité : ici un masque peut nous faire éclater de rire quand il s’agit presque d’un vieil homme mourant.
J’ai retrouvé aussi cette fascination que j’ai des masques. Kitty CROWTHER nous les offrait comme une porte ouverte sur nos vérités de la mort.
©Ghislaine HERBERA/ MeMo
Alors pourquoi un livre plus pour moi ? Bien-sûr je vais l’ "utiliser" avec le lutin, ouvrir les pages et le faire rire d’une décomposition du visage, d’une recomposition, d’un assemblage. Une sorte d’approche d’un méli-mélo (voir les billets de Ribambelles là) du visage.
©Ghislaine HERBERA/ MeMo
Mais plus que tout, je vais regarder ce livre avec un autre, « Masques, chefs-d’œuvre des collections du musée du quai Branly », le premier, plus spontané, offre en dernières pages un lexique regroupant les origines géographiques et ethniques, l'autre nous emmenant dans la symbolique et les rituels précis…
©Ghislaine HERBERA/ MeMo _ Musée du quai Branly
l’un et l’autre se répondent, entre émotions, formes enfantines et découvertes subjectives, entre ethnologie et découverte des différences de faciès émotifs selon les pays.
©Ghislaine HERBERA/ MeMo _ Musée du quai Branly
De quoi aussi donner envie de masques africains à découper chez Ribambelle (encore elle ;)) ) là.
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