©Igor Podgorny /Greenpeace
Le 24 mars 2010 – Ce matin des activistes de Greenpeace ont manifesté à Moscou contre les exportations de déchets nucléaires français vers la Russie alors qu’hier le Kapitan Kuroptev est arrivé à Saint-Pétersbourg avec à son bord environ 600 tonnes de déchets nucléaires en provenance de France. Cinq d’entre eux ont bloqué l’accès à l’ambassade de France. Ils sont actuellement détenus par la police russe.
« Cette opération à Moscou mise en place par nos collègues russes démontre notre volonté de faire cesser immédiatement ces exportations de déchets nucléaires français vers la Russie, déclare Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace. Nous sommes intervenus sur le convoi ferroviaire transportant ces déchets en région parisienne le 11 mars ainsi que sur le départ et le parcours du navire (les 13 et 14 mars) faisant la navette entre la France et la Russie. Avec cette nouvelle intervention sur le sol russe, nous montrons que nous ne laisserons plus la France prendre la Russie pour une poubelle en toute impunité ! »
Un énorme mensonge
EDF et Areva affirment que l’uranium appauvri est envoyé en Sibérie pour être enrichit et qu’il est ensuite renvoyé vers la France. Les industriels mentent sur ce point.
Les chiffres officiels* sur les flux de matière entre la France et la Russie du Haut Fonctionnaire de Défense publiés en décembre 2009 prouvent qu’Areva et EDF ne disent pas la vérité : depuis 2006, 33 000 tonnes d’uranium ont été exportées vers la Russie alors que seules 3090 tonnes ont fait le chemin inverse. Quid des 30 000 tonnes manquantes ?
« Ces exportations seraient illégales si ces matières étaient qualifiées de déchets. Or aujourd’hui les industriels s’en sortent avec ce mensonge honteux en parlant de matières valorisables, affirme Yannick Rousselet. C’est comme si on envoyait aux russes des oranges déjà pressées en leur disant que, peut-être, dans 50 ans ils pourront encore en tirer une goutte de jus. ».