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Rendons grâce une fois de plus à Delicious Scopitone pour nous avoir introduits à la pop disco d’Odelo. Sans ça c’eût été compliqué. A peine une vingtaine d’écoutes sur Myspace lorsque que je l’ai écouté pour la première fois, et on l’espère une explosion des stats à l’avenir. Leur parcours est pour le moins assez exotique si l’on peut dire ainsi. Davor et Slaven sont deux frères Bosniaques originaires de Mr Konjic Grad, et alors qu’ils sont encore adolescents, leurs parents émigrent aux USA pour fuir la guerre civile. A l’heure actuelle Slaven est parti à Paris et Davor continue l’aventure avec Jessica, amie de toujours, co-compositrice et interprète de tous les titres. Ils ont très peu d’équipement en leur possession et composent la plupart des morceaux à l’aide du logiciel Abelton Live et de quelques instruments acoustiques. C’est pourquoi ils tiennent à tout réenregistrer de manière plus professionnelle avant de penser à trouver un label prêt à les sortir. Selon eux ils auraient déjà largement assez de chansons pour faire un album. Pourquoi Odelo me direz-vous ? Parce que cela ne fait penser à rien, à aucun genre. En effet le trio assume : "Aujourd’hui on fait de l’électro mais plus tard on aimerait pouvoir faire ce que l’on a envie de faire". En d’autres termes et selon les leurs : "Grandir en tant qu’artiste sans s’enfermer dans un genre ou un son particulier".
En tous cas ce premier morceau mis en images "Song for Natasha" est magnifique. Une montée très rythmée, une mélodie spectrale, et surtout un effet "happy électro" que l’on retrouve sur les autres titres disponibles du groupe. C’est d’ailleurs une autre particularité, leurs chansons comportent pour le moment presque toutes un prénom féminin dans leur titre. Ainsi vous pourrez également écouter "For Isabel" et "Valentina" sur leur Myspace. Pourquoi ça ? Et bien ce sont des noms de personnages littéraires, qui n’ont pas forcément à voir avec les paroles ou le contenu des chansons. La Nastasha susnommée ici est par exemple un hommage à Natasha Filipovna, personnage du roman The Idiot de Dostoïevski. Plus que toute autre raison, les chansons ont des titres féminins parce que ce sont des chansons d’amour. Tout simplement. Côté influences, on se demande ce que peut bien donner ce brassage des cultures, entre Bosnie et USA, et bien Davor cite volontiers et dans le désordre Nikola Tesla (l’inventeur), Bill Callahan, Scott Walker, Saint Etienne, Azra (groupe de new wave croate des 80’s), le label Kompakt et l’écrivain yougoslave Danilo Kis. A surveiller de très très près et à écouter en boucle en attendant l’album.
En bref : quand le multiculturalisme Bosnie/ USA accouche d’un morceau électro pop aux allures d’hymne, et ce dès le premier coup, ça promet…
Le Myspace
Le "Song for Natasha" en question :