Je suis un peu en décalage pour rendre un humble hommage à Simone Veil qui, en habit vert Chanel, a fait son entrée à l’Académie française la semaine dernière.
Sixième femme à devenir immortelle - la première était la grande Marguerite Yourcenar en 1980 -, Simone Veil méritait cet honneur et cette éminente responsabilité. Sa vie marquée par le courage physique, moral et politique est un exemple pour tous. Ancienne déportée, ministre qui a légalisé l’IVG, première femme présidente du Parlement européen, ancien membre du conseil constitutionnel, la nouvelle académicienne a occupé les postes les plus importants de notre République et de l’Union européenne. Son humanisme force le respect.
En ce qui me concerne, j’ai gardé deux beaux souvenirs avec elle. Deux moments forts de ma vie. D’abord, le jour où j’ai parlé publiquement de ma séropositivité, c’était à ses côtés à une réunion d’Aides. Sachant que ce moment ne serait pas facile, elle m’avait appelé la veille pour me rassurer et me dire qu’elle serait à mes côtés. La deuxième fois, c’est lorsque j’ai reçu les insignes de chevalier de la Légion d’honneur. Alors qu’elle était très sollicitée à ce moment là pour différentes commémorations, elle est venue et surtout, malgré une forte fatigue, est restée une heure debout pour assister à ce moment si important pour le fils d’ouvrier immigré que je suis.
Simone Veil est aimée de tous les Français. Simone Veil, avant d’être une académicienne, est immortelle dans nos cœurs !