Le gouvernement abandonne la taxe carbone prévue pour le 1er juillet 2010

Publié le 23 mars 2010 par Sylvainrakotoarison

(dépêches)
Le gouvernement abandonne la taxe carbone prévue pour le 1er juillet 2010
http://www.lefigaro.fr/impots/2010/03/23/05003-20100323ARTFIG00518-le-gouvernement-abandonne-la-taxe-carbone-.php#xtor=AL-5
Le gouvernement reporte sine die la taxe carbone
Mots clés : Taxe écologique, Taxe carbone, Régionales, France, François Fillon, Nicolas Sarkozy, Xavier Bertrand, Jean-François Copé, Elysée, Matignon
Par Isabelle de Foucaud
23/03/2010 | Mise à jour : 14:53 Réactions (186)
Pour le premier ministre, cette réforme doit être suivie au niveau européen pour «ne pas plomber la compétitivité des entreprises françaises». Crédits photo : AFP
«La taxe carbone sera européenne ou ne sera pas», aurait déclaré le premier ministre, François Fillon, lors de la réunion hebdomadaire des députés UMP mardi matin.
 
Première réunion du groupe parlementaire UMP depuis la défaite de la droite aux élections régionales. Et déjà une première victime parmi les réformes en attente : la taxe carbone. François Fillon a annoncé ce mardi aux députés UMP l'abandon de ce projet de fiscalité écologique sponsorisé par l'Elysée. Pour le premier ministre, cette réforme doit être suivie au niveau européen pour «ne pas plomber la compétitivité des entreprises françaises», ont rapporté plusieurs participants à la réunion.
Une information confirmée à la presse par Jean-François Copé, le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, qui a rapporté que les les députés étaient tombés d'accord avec M. Fillon sur «l'idée qu'elle soit européenne ou qu'elle ne soit pas». Cette idée de reporter la taxe a été relayée en direct par le député de Mayenne, Yannick Favennec, via le réseau social Twitter.
Du plomb dans l'aile depuis plusieurs jours
En effet, les nuages s'amoncellent depuis plusieurs jours au-dessus de la taxe carbone. Xavier Bertrand, le secrétaire général de l'UMP, a avoué ce matin sur la chaîne de télévision Canal + que la mise en place de ce dispositif à la date prévue, soit le 1er juillet, semblait «très compliquée». «Une taxe qui s'appliquerait en France et pas en Europe, ce n'est pas pensable», a-t-il d'ailleurs estimé.
Lundi, au lendemain du second tour des régionales, c'était au tour de Christian Estrosi, le ministre de l'Industrie, d'asphyxier un peu plus le projet phare de Nicolas Sarkozy. «Il n'est pas question d'établir une taxe carbone qui mettrait en cause la compétitivité des seules entreprises françaises», a-t-il déclaré.
Un débat improbable au niveau européen
Enfin, le président de la République lui-même ne s'empressait plus de défendre bec et ongle ce projet. Dans son interview récemment accordée au Figaro Magazine, Nicolas Sarkozy n'a pas réitéré son calendrier, en insistant sur l'importance de la «concertation» au niveau national et européen.
Dans un communiqué publié ce mardi, le Medef salue la décision du gouvernement de «renoncer» à la taxe carbone. «Nous sommes soulagés, notamment pour toute l'industrie qui n'aurait pas supporté ce nouveau handicap de compétitivité. Tout au long des nombreuses réunions avec les ministrères concernés, nous avons su convaincre», a déclaré Laurence Parisot, présidente de l'organisation patronale.
Aujourd'hui, la taxe carbone semble donc bien enterrée. Son application n'est certainement pas à l'ordre du jour, au niveau européen. Et ne le sera sans doute jamais, selon des sources diplomatiques.
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Par Le Figaro
 Par Isabelle de Foucaud
Journaliste, LE FIGARO
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http://www.lefigaro.fr/politique/2010/03/23/01002-20100323ARTFIG00605-taxe-carbone-chantal-jouanno-se-dit-desesperee-.php#xtor=AL-5
Taxe carbone : Chantal Jouanno se dit «désespérée»
Mots clés : Taxe carbone, François Fillon, Chantal Jouanno, Nicolas Sarkozy, Jean-Louis Borloo, Daniel Cohn-Bendit, Elysée Matignon
Par Flore Galaud
23/03/2010 | Mise à jour : 17:24 Réactions (145)
Crédits photo : AFP
RÉACTIONS - Si le report de la taxe carbone inquiète les écologistes, le Medef et les agriculteurs sont, eux, satisfaits. Daniel Cohn-Bendit estime que Jean-Louis Borloo et Chantal Jouanno peuvent «démissionner».
 
La taxe carbone, mesure emblématique voulue par Nicolas Sarkozy après le Grenelle de l'environnement, n'est plus, du moins sur le plan national. C'est François Fillon qui l'a annoncé en personne mardi matin aux députés UMP, déclenchant aussitôt des réactions très contrastrées.
• Chantal Jouanno «désespérée». La secrétaire d'Etat à l'Ecologie a été l'une des premières à réagir, expliquant être «désespérée de ce recul, désespérée que ce soit l'écolo-scepticisme qui l'emporte» dans un entretien accordé à l'AFP. «Je ne suis pas en phase avec cette décision», a-t-elle expliqué. «C'était possible de le faire en France (initialement prévu pour le 1er juillet, ndlr) avant de le faire en Europe. C'est ce qu'on avait prévu à l'origine, c'est ce que d'autres pays comme la Suède ont fait», a-t-elle expliqué. «C'est vrai que ce n'était pas parfait, qu'on aurait pu améliorer le texte, notamment concernant les particuliers pour qu'on puisse aider beaucoup plus les personnes à s'adapter», a-t-elle encore souligné.
• Cohn-Bendit : «Borloo et Jouanno peuvent démissionner». Le chef de file d'Europe Ecologie, a estimé mardi que Jean-Louis Borloo et Chantal Jouanno, respectivement ministre et secrétaire d'Etat à l'Ecologie, peuvent «démissionner» après l'annonce de François Fillon. «Ils peuvent aller au chômage partiel», a estimé Daniel Cohn-Bendit. «Les arguments de l'Europe, [le gouvernement] pouvait les avoir il y a deux ans», a ajouté le coprésident des Verts au Parlement européen, qualifiant le gouvernement d'«amateur».
• Les écologistes inquiets.Selon la porte-parole des Verts, Djamila Sonzogni, «le projet, enterré ce jour par Nicolas Sarkozy, ne sera pas regretté par les écologistes (...) Mais cet abandon en rase campagne est navrant car il condamne durablement toute tentative d'utiliser la fiscalité écologique», estime-t-elle dans un communiqué.
• «Une bonne nouvelle, mais...» selon le PS. «Si l'abandon de la taxe carbone, qui était injuste et inefficace, est une bonne nouvelle pour les ménages, en revanche le gouvernement vient aussi de renoncer à toute réorientation de la fiscalité en faveur de l'environnement», estime Laurence Rossignol, secrétaire nationale du PS à l'environnement, dans un communiqué. «Le Parti socialiste sera extrêmement vigilant : le gouvernement ne doit pas saborder le Grenelle de l'environnement pour garder le cap d'une politique rejetée dimanche par les Français» au second tour des régionales, ajoute-t-elle.
• Le Medef «soulagé». Le patronat, qui avait combattu la taxe carbone au nom de la compétitivité des entreprises françaises, s'est dit «soulagé» par son abandon à l'échelle nationale. «Nous sommes soulagés, notamment pour toute l'industrie qui n'aurait pas supporté ce nouveau handicap de compétitivité», explique ainsi la présidente du Medef, Laurence Parisot, dans un communiqué. «Nous avons su convaincre», a-t-elle ajouté. «On ne pense que du bien de cette décision», lui a fait écho le vice-président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) Benoît Defoug.
• Une «sage» décision, selon les agriculteurs. «C'est une bonne décision, c'est une décision de sagesse, que de repousser les choses et de considérer qu'elle (la taxe carbone, ndlr) sera européenne ou ne sera pas», a estimé Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, principal syndicat agricole.«Nous ne pouvions pas accepter une taxe payée par les producteurs français que n'auraient pas à payer nos propres partenaires et concurrents européens. On n'a jamais été opposé à une fiscalité verte dès lors qu'elle serait européenne. (...) Si un jour il y a la même taxe carbone pour tous les Européens, on en prendra acte».
• Les ONG scandalisées. Le Réseau action climat, qui regroupe des associations comme Greenpeace ou le WWF, a adressé mardi une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy pour faire part de son hostilité à l'abandon de la taxe. «La taxe carbone n'est plus, et de votre promesse, il ne reste rien. Les associations sont scandalisées par le mépris qui caractérise cette décision», peut-on lire dans cette lettre.«Entre la frénésie pro-environnementale des premiers mois de votre mandat et le déni qui caractérise votre politique actuelle, il ne s'est écoulé que trois ans. Que nous réservez-vous pour demain ? L'abandon du Grenelle ou de ce qu'il en reste ?», poursuit le Réseau action climat.
 Par Flore Galaud
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http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/03/23/97001-20100323FILWWW00662-taxe-carbone-pas-courageux-rocard.php
Taxe carbone: "pas courageux" (Rocard)
AFP
23/03/2010 | Mise à jour : 19:50 Réagir
Michel Rocard a regretté "vivement" ce soir sur Europe 1 la décision du gouvernement de ne pas mettre en oeuvre comme prévu au 1er juillet la taxe carbone, dont il avait contribué à dessiner les contours.
L'ancien Premier ministre socialiste avait organisé en juillet 2009 une conférence d'experts sur la taxe carbone, et avait recommandé à l'issue de cette concertation un prix de 32 euros la tonne de C02.
"Je regrette vivement cette décision. C'est très dangereux de laisser croire aux gens qu'on peut attendre et je trouve que la majorité, le gouvernement risquent de jouer le court terme contre le long terme, ce qui n'est jamais bien en politique", a déclaré Michel Rocard sur Europe 1.
"J'ai senti que le gouvernement était inquiet, pas très courageux, et peu décidé", a poursuivi Michel Rocard. "Personne n'aime payer un impôt et pour être convaincu qu'il est nécessaire, il faut qu'il soit très bien expliqué", a-t-il commenté.
.http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/03/23/97001-20100323FILWWW00661-taxe-carbone-duflot-estomaquee.php
Taxe carbone: Duflot "estomaquée"
AFP
23/03/2010 | Mise à jour : 19:48 Réagir
Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts, s'est dite "estomaquée" par "l'abandon" de la taxe carbone par le gouvernement, estimant que "c'est du pipeau" de se réfugier derrière l'Union européenne.
Le premier ministre François Fillon a annoncé aujourd'hui le report sine die de la taxe carbone, qui devait entrer en vigueur le 1er juillet, mettant en avant la nécessité d'une démarche européenne pour ne pas nuire à la compétitivité des entreprises françaises.
"Comment peut-on à ce point revenir sur sa parole? Je suis estomaquée de la façon dont le président de la République peut se dédire", a déclaré Cécile Duflot sur LCI.
Pour la patronne des Verts, "remettre aux calendes grecques, c'est abandonner", "c'est de l'abandon". Or, la fiscalité écologique "est toujours aussi nécessaire qu'il y a six mois pour engager la transition énergétique", a-t-elle souligné.
L'excuse de l'Europe, "c'est du pipeau" car "la fiscalité écologique existe déjà en Suède, en Angleterre donc c'est possible", a-t-elle fait valoir. "On peut mener de front les deux combats", "on peut le faire en France et mener la bagarre au niveau européen", a-t-elle insisté.