Les déclarations de Chantal Jouanno qui se dit «désespérée » et « pas en phase » avec l’annonce par le Premier ministre de l’abandon de la taxe carbone vont faire des vagues…
C’est la loi de la Vème république et l’on peut rappeler les mots de Jean-Pierre Chevènement « un ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne » . Et supposer que nombre de politiques vont lui rappeler .
Même si Chantal Jouanno apparaît comme une tête bien faite , énarque et (très) bonne technicienne de l’environnement, elle est aussi une femme de convictions qui les exprime de façon non politicienne . Ceux qui connaissent son parcours savent aussi qu’elle résiste au conformisme et à l’épreuve .
On se souviendra de son malaise lors de l’affaire Soumaré montée de toutes pièces par ses colistiers du Val d’Oise , on se souviendra de ses propos sur cette campagne régionale agressive qu’elle n’a pas aimée pour cela . On pourra aussi apprécier sa retenue sur les plateaux de TV le soir du résultat des élections régionales, bien contrastée avec la main de fer trop peu dissimulée de Xavier Bertrand.
Il est à espérer que le ministre de tutelle de Chantal Jouanno va s’attacher à la défendre face à la meute qui ne va pas manquer d’être lâchée . Ce sera un vrai test de la carrure politique de Jean-Louis Borloo.
Après le départ de Martin Hirsch forcément provoqué par les dérives droitières d’Eric Besson et son obsession de l’identité nationale , il serait bon que Chantal Jouanno soit confortée face à cette reculade écologique bien peu compatible avec les exigences de Copenhague . Même si ce gouvernement n’est pas celui que nous avons choisi, nous pensons qu’elle y a toute sa place.