Impossible de comprendre le texte qui suit sans écouter la cantate 21 de JS Bach: Sinfonia 1 et le début du choeur qui suit.
l’aube rase et mince glisse contre la nuit
c’est un hautbois où l’anche double est la bouche
de l’horizon
qui s’ouvre longuement descente et élévation
j’aime le pincement tranquille et terrestre
dont les échos s’élargissent sous l’ouvert des secondes
ce temps compté humble par les cordes
à peine effleurées par l’archet
et le hautbois reprend baroque moins pincé qu’un modenre
plus pataud c’est vrai mais une telle chaleur
mais si large
son chant d’affres tenus haut fièrement
j’admire contre les cordes de la visiteuse irrépressible
la grâce d’avancer sur le temps qui croît
la peine la peine ce souffle comme ma voix
demeurée vive et osons le mot: optimiste
le jour se lève on l’a compris
et la lumière à la pincée du hautbois abouché
donne la vie
naissance d’amour dans le temps et cet espace
que je vois s’ouvrir et s’ouvrir à la lente présence
hallucinée sous les violons dans le corps d’ébène résonnant
puis il faut tout laisser cher aveu
avant que le JE du souci surgisse
Ich… ich… ich… ich hatte viel Bekümmernis
(Je… je… je… j’étais débordant de peine)