La société de développement LoL Software est ainsi au travail et s'applique déjà à réaliser une douzaine d'applications livres pour l'iPhone, à partir de la branche anglaise des publications de Penguin Books. C'est bien, certes. Mais plusieurs éditeurs du pays n'ont encore pas élaboré la moindre stratégie numérique.
Au cours d'une conférence le mois dernier, le ministre fédéral de l'Innovation, Kim Carr, a annoncé la création d'un groupe de stratégie et de réflexion, destiné à tirer les conclusions permettant à tout un chacun, éditeurs, auteurs, agents, détaillants de tirer un maximum de l'arrivée des nouvelles technologies. Sauf que le groupe ne rendra son rapport que dans un an.
Autrement dit, en ratant méchamment le coche.
Des maisons comme Allen & Unwin and Macmillan ont misé sur le numérique voilà des années, dans le domaine universitaire principalement, sans pour autant savoir quand le saut serait réalisé. Et l'arrivée de l'iPad, de l'avis commun, va précipiter ce bond.
Encore et toujours, l'industrie du livre semble se recroqueviller, face aux monstres qui s'implantent sur un marché jusqu'à lors réservé. Penguin Australie, seul éditeur à avoir accepté de répondre, explique que le lancement de titres sur les lecteurs ebook est une évidence, et que tous les efforts sont réalisés pour que les consommateurs puissent accéder facilement aux ouvrages.
Elizabeth Weiss, de Macmillan ajoute que tout le monde a compris qu'il est plus que temps de s'y mettre. « C'est une révolution. Même mon père de 81 ans connaît l'existence de l'iPad. » Selon elle, l'industrie australienne n'est pas si loin derrière. Après tout, les États-Unis ont vécu leur véritable mutation voilà une douzaine de mois. « Tout s'est développé très vite et les éditeurs australiens souhaitaient voir quelle tournure cela prendrait avant de s'engager dans le format des livres numériques. »
Chez LoL Software, Phil Bosua explique que l'orientation Apple est déterminante. « Avec plus de 58 millions d'utilisateurs de l'AppStore, 280 millions d'applications ont été téléchargées en décembre, ce qui représente 250 millions $ (US) de CA, avec 30 % pour Apple et 70 % pour les développeurs », atteste un rapport de gigaom.com. Forcément, ces chiffres font envie.
S'il semble rester encore un peu de temps pour faire face, définitivement, ce dernier est compté...