Après avoir dirigé durant poresque 20 ans une usine comme Penguin, au poste de directeur exécutif, Peter Mayer a décidé de fonder Duckworth et Overlook Press, maisons indépendantes, qui lui permettent aujourd'hui d'avoir un regard plus global sur l'édition, et les impératifs qui tombent sur la tronche des petits.
Durant une des conférences qui se tenaient à l'IPG ce week-end, il a fait part de ses conclusions, toute personnelles. Selon lui, les problématiques actuelles sont « presque certainement les plus critiques rencontrées par les grandes industries ». Mais pour les indépendants, une voie royale existe qui permettrait de s'en sortir : les contrats passés avec les auteurs.
« Lorsque les conditions changent, il faut que les contrats suivent, et étant donné peu de nos ouvrages bénéficient d'un agent, il peut être plus facile pour nous de nous adapter que pour les grands éditeurs. » De fait, si un agent peut servir à faire monter les enchères entre deux groupes intéressés par un ouvrage, dans le cas d'un petit éditeur, ce dernier n'obtiendra pas des sommes mirobolantes. Et ce qui fait sens dans le premier cas de figure n'aura pas autant d'intérêt avec un indépendant.
« Nous devrions être en mesure d'expliquer nos difficultés et leurs solutions - celles de l'auteur - en abordant les contrats de manière différente », ajoute-t-il. Finalement, prendre le temps de se parler, quand on le peut, c'est ce qui fera la différence dans les qualités des réponses que l'on obtiendra. Et d'évoquer notamment la question des droits d'auteur et des avances, qui diffèrent selon la taille des auteurs - une fête mouvante, estime-t-il. Pour la question des livres numériques, Mayer met en garde ceux qui acceptent des droits équivalents à ceux perçus pour le papier.
« Les avances, les droits, les termes, les modalités, ne sont-ce pas là comme des touches de piano, des clés, qui doivent être utilisées avec les pédales ? » Dans ce cas, en avant la musique, et dépêchons-nous de composer de nouvelles symphonies !
« Nous avons besoin d'être plus créatifs dans ce que nous publions, mais également dans la manière de le publier, aujourd'hui, plus que jamais, alors que l'ebook avance... Où est-ce qu'un Dieu a donc gravé dans le marbre en lettres de feu ce que nous devions faire ? »
De là, la possibilité, immense, pour les petits éditeurs de trouver de nouveaux angles d'attaque et de compréhension, et la nécessité de jouer sur une plus grande flexibilité...
D'accord, Peter... mais des exemples ?