Aujourd’hui, on lui rendait grâce. À elle ou à Dieu, comme chacun l’entend. Une fois de plus, Marie-Thérèse est parvenue à m’impressionner. D’abord par la musique. Par la grâce – on y revient – de ses enfants, de ses petits-enfants, de ses amis, nous avons été emplis de ces musiques qui remuent les tripes : Lascia ch’io pianga de Haendel, Autumn Leaves, Ave Maria de Gounod, Perdono traditionnel corse à 3 voix, What a Wonderful World de Louis Armstrong et… un aussi étonnant que vivifiant Bella Ciao, repris en chœur par la foule.
Mais ce qui m’a le plus impressionné, c’est la rencontre des langues durant cette cérémonie. Le maître de celle-ci officiait en néerlandais, d’une clarté exemplaire. La plupart des paroles prononcées l’ont été en français. Mais l’anglais était également présent, en textes comme en chansons. Les polyphonies corses nous ont rattachés à la terre et à la mer. La musique fut aussi chantée en allemand et l’italien de Bella Ciao nous a conduits vers la vie que Marie-Thérèse aimait et aime tant ! Nous avons même dit le Notre Père en latin ! Ça ne m’était plus arrivé depuis plus de quarante ans !
Les langues sont souvent sources de conflits, d’incompréhensions, de rivalités. Elles ont ici œuvré à la communion. Moi qui ne suis que peu doué pour les maîtriser, à mon tour, je leur en rends grâce.