Que peut-on dire ? Que peut-on faire ? Que peut-on encore espérer ?
Quand la Terre décide de secouer un des pays les plus pauvres du monde, un pays où il n’y a plus d’État, un pays où ne règne de toute façon que la débrouille et la pauvreté, que faire ?
On parle de centaine de milliers de morts. Peu importe. Il n’y en aurait qu’un, ce serait encore un de trop. Il est impossible d’accepter une telle souffrance, un tel massacre.
Je souris toujours – sourire jaune – quand je rencontre des fervents partisans de la « nature » proclamant bien haut que ce qui est naturel est bon ! Il n’y a malheureusement que les catastrophes qui sont naturelles. Elles font toujours plus de ravages. Elles ont sans doute toujours existé, quoique là aussi, il semble qu’il y ait une multiplication de leur fréquence et un accroissement de leur gravité.
En attendant, voici un peuple décimé, alors qu’il ne le méritait pas. On en parlera quelques jours, voire quelques semaines. Après, le mur de l’oubli se refermera et les Haïtiens se retrouveront seuls avec leur détresse. Imaginez que ce soit arrivé à Miami, à quelques centaines de kilomètres de là… Au moins dans ce cas, tout le monde occidental aurait réagi.
Bien sûr, une aide d’urgence internationale se met en place. Mais demain ? Haïti risque bien de retrouver – seule – sa sinistre pauvreté.