Pierrick Martinez © 2009
Passé la plus grande partie de ma journée à bûcheronner. Pas de grande prouesse. Juste un noisetier foisonnant à décortiquer. Me sens quand même abattu (sans jeu de mots) : les bras en compote et le cou tendu. Suis pas un bûcheron, moi. En plus, l’odeur de la tronçonneuse a définitivement décidé de me pénétrer.
Cela dit, c’est la meilleure idée que j’ai eue de la journée, voire de la semaine. Au moins, pendant ce temps, je n’ai pas trop pensé. Juste pensé à ne pas me blesser et à faire avancer le travail.
Il y a des moments comme ceux-là où on a besoin de faire le vide. Quand on est plutôt du genre cérébral, il suffit que tout ne tourne pas rond pour que les pensées commencent à gamberger. Une fois qu’elles ont commencé, difficile de les arrêter.
Il faut alors se rappeler qu’on a aussi un cerveau reptilien et qu’il fait bon de l’utiliser. Quoique, à ce niveau, le bûcheronnage n’est pas l’activité tout à fait idoine. Y a intérêt à savoir ce qu’on fait. Pour ça, le cerveau reptilien ne suffit pas.
Enfin voilà. Rien d’autre à dire. Juste le plaisir d’avoir découpé et de m’être dépensé sans trop compter. Mal partout, mais oublié quand même pendant tout un temps que la bêtise humaine parvient toujours à ne pas se faire oublier.