Le fait que des personnes qui ne sont pas du tout attirées par les nouvelles technologies puissent tomber amoureuses d’un lecteur ebook conduit à envisager l’évolution du marché différemment. On peut avancer sans trop se tromper qu’il n’y aura pas d’un côté les geeks littéraires et de l’autre les fétichistes du papier. Selon le prospectiviste spécialisé dans les contenus numériques, Mark Pesce, si aujourd’hui les ebooks ne représentent que 6/7 % du marché en 2020 ils devraient représenter 50 %.
D’ici 2020 la route est encore longue et il est évident que le marché n’est pas prêt ou du moins pas assez attractif pour intéresser certaines populations de lecteurs. Les principaux obstacles actuellement sont la pauvreté des catalogues numériques et les prix encore trop élevés des ebooks.
À cet égard le cas d’Amazon est assez symptomatique. D’un côté, un cybermarchand qui ne cherche pas à comprendre la complexité du métier d’éditeur et la valeur d’un texte (même dématérialisé) qui casse les prix. De l’autre des éditeurs qui s’oppose à cette manière de faire et qui freine des quatre fers, comme l’indique Louise Adler, P.D.G. de Melbourne University Publishing. Le piratage étant un autre gros sujet de préoccupation des éditeurs. Cela dit, les choix sont désormais limités et ils se voient bien obligés de se lancer dans la numérisation pour ne pas péricliter à terme.
Cela dit, Louise Adler ne se fait pas de soucis pour les livres imprimés. Selon elle, il y aura toujours des livres que l’on souhaitera tenir dans ses mains et ranger dans la bibliothèque qui trône fièrement au milieu du salon.