Caen : Les chalets prêts à héberger des SDF en insertion

Publié le 23 mars 2010 par Unpeudetao

Les travaux sont terminés au 13, rue de La Cotonnière, à l'extrémité nord du quartier du Chemin-Vert. L'équipe est au complet : les premiers usagers seront accueillis dans un peu plus d'une semaine. Visite.

Des lames de bois recouvrent les murs. Des fenêtres en forme de hublots apportent une touche stylée. Sous un ciel clément et ensoleillé, les chalets du Village de La Cotonnière, du nom de la rue et de la zone artisanale, ont belle allure entre La Folie-Couvrechef et Le Chemin-Vert. L'heure est aux finitions.

Les espaces extérieurs, aménagés. Le site n'a rien à voir avec une aire de mobil-homes.

Nathalie Charles a « hâte que ça ouvre ». Cette assistante sociale de formation a travaillé auprès des sans-domicile fixe et des étrangers hébergés en centre d'accueil des demandeurs d'asile. Elle vient à peine de boucler sa mission en tant que coordinatrice du Schéma départemental d'accueil des gens du voyage.

Là, au 13, rue de La Cotonnière, elle dirigera le « Village » à destination des sans-abri, sorte de passerelle entre la rue et le logement. « L'équipe sera au complet lundi : deux intervenants sociaux, une animatrice, cinq agents d'accueil et deux veilleurs de nuit. »

Un total de 50 places

Le chantier a duré sept mois. En entrant, on tombe sur un bâtiment collectif d'un étage. En plus des bureaux, le « centre d'urgence » compte 22 places dans 18 chambres au confort spartiate. Quatre s'adressent à des couples. Des salles d'eau sont prévues pour des personnes à mobilité réduite. « L'accueil démarrera le soir, à 17 h, jusqu'au matin, 9 h. Un repas, le soir, et le petit-déjeuner seront proposés. Les usagers auront la possibilité de réserver », indique Romain Marot, directeur d'Adoma, ex-Sonacotra, à la tête du projet.

Pour atteindre les chalets, il faut sortir du bâtiment. Derrière, le Village proprement dit, « centre de stabilisation », propose 28 places réparties dans 14 chalets mitoyens. Soit sept constructions faites pour durer. Quatre studios sont destinés aux personnes à mobilité réduite. Un chalet, divisé en deux T1 ou F1 bis, est aménagé pour deux couples. Tous les autres logements comportent deux chambres et un espace commun.

Toute personne sans logement, « capable de vivre en autonomie, en semi-collectivité et de s'inscrire dans un projet d'insertion », pourra s'y poser durant une période de trois mois renouvelable quatre fois. « On ne s'installe pas à vie ici. » Les demandes passeront par un service social, avant d'être évaluées en équipe ici. Une pré-liste est d'ores et déjà établie par le biais des services existants dédiés aux SDF : CAO, Cap'Horn, Trait d'union, Boussole…

Pas question, après installation, de « leur sauter dessus dès le premier jour. Le contrat resigné tous les trois mois permettra de faire le point ».

Contre 1 € et 2 €

Hommes et femmes, sans enfant, y feront étape, « contre 1 € par jour pour ceux dont les ressources varient entre 400 et 700 € et 2 € au-delà ». Les chiens sont accueillis. Le site, qui paraît isolé, est desservi par la ligne n° 10 de bus. Un supermarché se trouve à proximité.

L'objectif numéro un du Village de la Cotonnière : « Que cette structure fonctionne de manière sereine » avec un réseau et un lien étroit avec les bailleurs sociaux, indispensables pour prendre le relais. « Nous déploierons tous les moyens nécessaires pour remettre les gens sur les rails. »

Nathalie HAMON.
Plus d'informations dans le journal Ouest-France.

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