" Camille avait épousé Niels pour sa fortune et son statut social, jusqu'à ce qu'elle s'aperçoive qu'il n'avait suffisamment ni de l'un ni de l'autre pour justifier une existence sans amour"
Pretty woman moins le conte de fée, Camille Corday n'a d'autre ambition que d'être une femme entretenue. Elle jette son dévolu sur Niels Phileas, un Américain issu d'une famille aristocrate et fortunée. Le couple s'installe aux Etats-Unis et ne tarde pas à découvrir les méfaits de la lassitude.
Cynique dans sa lucidité, cruel dans sa crudité, le roman de Capucine Motte s'impose d'entrée de jeu par une écriture tonique, raffinée - quelques accents m'évoquent Alice Ferney - et un sens de la formule remarquablement croquée:
"Camille se fanait en marchant. Chaque pas qui l'éloignait de la Porte des Lions vers le Café de Flore la rapprochait de l'âge de la femme où les possibles se raréfient. A l'idée de la trentaine, une célibataire désargentée peut devenir sa propre ennemie."
Et le lecteur d'assister à l'inéluctable engluement de l'héroïne, belle et fauchée, dans une aventure de couple désenchantée.
Analysant sans concession les mobiles qui poussent Camille dans les bras de Niels, Capucine Motte signe un premier roman saisissant et ..remarquable.
Apolline Elter
La vraie vie des jolies filles, Capucine Motte, Jc Lattès, mars 2010,304 pp, 15,5 €