Cette fable théâtrale qui se voulait parodie du fameux « Loft Story » diffusé sur M6 à cette époque, était avant tout une réflexion déguisée sur les dangers de la téléréalité. Les héros en sont des « Résistants », acteurs de théâtre, connaisseurs de grands textes et de bons mots. Nous sommes en 2084 (écho à peine voilé au titre d’Orwell « 1984 ») et un sinistre dirigeant, régnant sur les consciences, un certain « Big Brother », convoque « les Indécents » sur un plateau télé pour les mettre à l’épreuve de la téléréalité et opposer leur intelligence et leur culture à la Bêtise et à la Futilité (il est plus facile pour un dirigeant de manipuler des illettrés...) A la clé, des promesses mirifiques… Les nouveaux lofteurs vont-ils résister ? De toute manière, ils n’ont pas le choix... Big Brother a décidé de les envoyer « au labo » après l’émission… Sauf s’ils renoncent, sauf s’ils se renient et s’ils renient en même temps leurs semblables, quittes à se rendre complices de l’exécution finale qui leur est réservée. La voix s’élève ainsi, à la fin de la pièce, Big Brother a réussi son pari :
La voix : (dogmatique) Qu’on évacue immédiatement du loft Rosalinde, Tarzan, et Fleurette ! Qu’on les envoie directement au labo
(357 Magnum et 358 Shotgun et Lex font une intervention musclée. Il ne reste plus, parmi les lofters, que Diva, La Goulue et Bobby.) Pas
parler ! Pas penser ! Pas s’exciter ! Pas se toucher ! Pas boire au même goulot ! Pas rire ! Pas sentir ! Pas courir ! Pas de fleurs ! Pas de
liquide ! Pas de sueur ! Pas de parfum ! Pas de peau étrangère ! Pas aimer !