Francis Delattre peut se faire du mouron ! La manœuvre crapuleuse du triUM/Pvirus – Francis Delattre, Sébastien Meurant et Axel Poniatowski - contre Ali Soumaré porte ses fruits mais pas du tout dans le sens qu’ils espéraient… Selon les résultats publiés par le JDD pour la commune de Franconville dont Francis Delattre est le maire, Ali Soumaré – liste Huchon - a obtenu 60,86 % soit 1325 voix, contre 39,14 % soit 852 voix pour Axel Poniatowski – liste Pécresse. Abstention 54 %, bulletins blancs et nuls : 155.
Je suppose que ce fut un peu pareil dans nombre de bureaux mais dans celui de Montmorency où j’étais assesseur nous avons eu un nombre assez important de bulletins blancs ou nuls. Comme nous sommes obligés de signer les enveloppes qui les ont contenus, nous avons beaucoup joué du stylo !
Ce résultat est nettement supérieur à celui du Val d’Oise transmis par la fédération du Parti Socialiste. Liste Pécresse : 42,52 % (122866 voix). Liste Huchon 57,48 % (166105 voix). Abstentions : 55,52 %.
La situation n’est guère plus enviable à Saint-Leu-la-Forêt dont Sébastien Meurant est maire. Un taux record d’abstentions : 59 % ! La liste Huchon obtient 70,92 % des suffrages contre 29,08 à la liste Pécresse.
Bien évidemment, la situation est totalement inverse à L’Isle-Adam dont Axel Poniatowski est le député-maire mais c’est une ville tellement bourgeoise que n’y joue pas “l’effet sociologique” – entendre la proportion de Français d’origine étrangère – dont s’inquiétait il y a peu Arnaud Bazin, président du groupe Union pour le Val-d’Oise au conseil général, dans une lettre adressée à Jérôme Chartier, député-maire de Domont et président du Comité départemental de l’UMP, par laquelle il demandait de relever Francis Delattre de ses fonctions au sein de l’UMP valdoisienne.
C’est qu’ils ont sacrément les foies ! Pensez-donc : Francis Delattre avait précisément été chargé du redressement de l’UMP dans le Val d’Oise
dans le but de reprendre la tête du Conseil général à l’occasion des élections cantonales en mars 2011. Le canton de Franconville est renouvelable (de même que celui de Montmorency). C’est dire l’importance de ces élections lors même que depuis la cantonale partielle d’Argenteuil-Sud, la gauche n’est plus majoritaire au Conseil général. Didier Arnal en a toutefois conservé la présidence grâce à un conseiller divers-droite mais électron libre.C’est dire que lors de la prochaine campagne électorale pour les cantonales cela risque d’être chaud-bouillant. Combien de boules puantes et d’étrons de campagne ?
D’autant que dans la foulée, les grands électeurs – dont les conseillers généraux - éliront les sénateurs renouve-lables. Or, les municipales de mars 2008 et les récentes régionales augmentent d’autant le nombre de grands électeurs de gauche… Certains commencent à prédire que le Sénat pourrait basculer à gauche !
Ce qui était déjà une hypothèse développée par Pierre-Luc Séguillon, talentueux journaliste et fin connaisseur du Landerneau politique dans «2012 : La revanche» fort intéressant et plaisant roman de politique-fiction.
Certes, il y prédisait que la gauche perdrait 5 régions mais l’ouvrage, paru à la fin de l’été 2009, a sans doute été écrit lors même qu’une flopée de rapaces se disputaient le cadavre du Parti Socialiste donné pour sub-claquant sinon déjà dans la tombe. Et plus encore, bien avant que le calamiteux et nauséabond débat sur l’identité nationale et la campagne des régionales au moins aussi puante ! ne plombassent définitivement toutes les chances de l’UMP. Qui peut chaudement en remercier Eric Besson et Nicolas Sarkozy.
Or, dans l’hypothèse d’un sénat passé à gauche, fût-ce d’un seul élu, que ferait Sarko ? Quel biais – forcément anticonstitutionnel – germerait dans son esprit retors et pervers pour contourner ce nouvel aléa politique ? Certes, l’on dira qu’en dernière instance l’Assemblée nationale a toujours le dernier mot en cas d’échec de la Commission mixte paritaire pour l’adoption d’une loi. Il n’a – fort heureu-sement pas le droit de dissoudre le Sénat !Politique-fiction pour politique-fiction, dans un récent article paru sur son blog «Tourner la page» Jean-François Kahn Régionales : le coup de tonnerre lepéniste imagine que Nicolas Sarkozy, contesté dans son propre camp – ce qui est proprement inconcevable : «le propre du bonapartisme, c’est que le «grand leader» ne doit jamais tomber de son piédestal. Si Bonaparte tombe à l’eau au Pont d’Arcole, il n’y a plus de Bonaparte» écrit-il non sans humour, à propos et réalisme – bien entendu incapable de prendre de la hauteur et cesser de tout régenter, «de laisser un gouvernement gouverner et un Parlement légiférer» pourrait décider de dissoudre l’Assemblée nationale.
Bonapartisme pour bonapartisme, Sarko me fait nettement plus penser à “Badinguet”, autrement dit “Napoléon-le-Petit” (Victor Hugo), Prince-Président avant le Coup d’Etat du 2 décembre 1851, suivi de l’instauration du Second Empire le 2 décembre 1852.La même propension aux atteintes à la liberté, à la dictature, supprimant tous les corps intermédiaires. L’université mise au pas : suppression des agrégations d’histoire et de philosophie, disciplines jugées suspectes ! Séduisant les ouvriers par de vagues déclarations contre la richesse et la haute finance… Lors même qu’une fois élu empereur, il la favorisera outrageusement et que «La vie parisienne» sera marquée par le luxe et les fêtes.
Selon Jean-François Kahn, Nicolas Sarkozy pourrait profiter précisément «de la colère des caciques de l’UMP» et poussant même «l’astuce jusqu’à proclamer qu’il refuse la droitisation de sa politique que la plupart des élus UMP exigent. Dissolution, donc élections anticipées. La gauche les gagnerait. Largement. Elle formerait le gouvernement. Comme en Grèce, elle devrait alors assumer toutes les mesures anti-populaires imposées par la gravité de la situation». Sarkozy revenant en sauveur en 2012…
Scénario catastrophe, bien évidemment. Pour la gauche. Sans même parler de la France ! Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que l’hypothèse d’une dissolution anticipée est évoquée.
Autre comparaison possible : Mac Mahon qui fut le premier président de la République. Royaliste et partisan de «l’ordre moral» qui refusait de nommer un Président du Conseil républicain lors même que les élections avaient donné la majorité aux républicains. D’où la crise du 16 mai 1876 et la décision de dissoudre la Chambre des députés. C’est à l’occasion de la campagne électorale qui s’en suivit – elle fut paraît-il, d’une rare violence et le pouvoir mit tous les moyens de l’Etat au service des candidats officiels - que Gambetta prononça son fameux «se soumettre ou se démettre». Ce que fut bien obligé de faire Mac Mahon.La comparaison s’arrêtera d’ailleurs là car Patrice de Mac Mahon était totalement dénué de toute ambition personnelle : il espérait uniquement – mais en vain - le retour de la monarchie. Non plus qu’à ma connaissance il n’eut aucune appétence pour l’argent ni le luxe et les dépenses fastueuses. Par ce dernier côté, il devait plus ressembler au probe Général de Gaulle qu’à Nicolas Sarkozy.