L'Histoire commence sur un ton que l'auteur ne quittera pas, par un " J'ai bien essayé de me faire piétiner par un gros sanglier, mais il se cache le jour et la nuit je ne vois rien. J'y vais quand même. A minuit tapant, je sors."
J'ai aimé ce livre pour son style attachant comme pour ses formules fracassantes. Sylvie Aymard signe ici son premier roman. Elle signe l'histoire d'une rencontre d'un homme et d'une femme, une rencontre d'une adolescente et d'une femme, une rencontre d'un passé et d'un présent pour faire un avenir.
Aussi dense que mince, aussi émouvant qu'original, aussi réaliste que porteur d'espoir, l'incommunicabilité des êtres défile sans pitié ni sans compassion, mais le tout reste lumineux, sensible et tendre.
La magie des romans est d'agir sur nous comme des métaphores. Reprenant contact malgré nous avec nos expériences sensorielles, nous re-visitons des épisodes fondateurs de nos vies. Grands que nous sommes devenus, si les romans nous offrent la joie et la consolation que nous ne sommes pas seuls à vivre des douceurs et endurer des calvaires, ils nous offrent aussi un autre regard sur ce que nous vivons et endurons.
J'aime la façon dont Sylvie Aymard ne s'est pas contenté d'un écueil ironique du type "La vie, c'est dur. Mais, finalement, on n'a rien inventé de mieux …". J'aime son "Je pars, ne me retourne pas. Je fredonne. Mon chant n'est plus murmure. Vivre. C'est déjà pas si mal !"
A quelles autres œuvres cela me fait-il penser ? Pour les jours où on ne sait plus comment hurler la mort que l'on préfère l'animer et la colorier, j'ai pensé à L'oiseau bleu, Maurice Maeterlinck, œuvre à laquelle je vais, par ricochet, consacrer une note (note dans ce blog). Pour rebondir et offrir une merveilleuse communicabilité des êtres, j'ai pensé à L'heure dite, Michelle Tourneur (note dans ce blog).
Dans la colonne à droite (sous l'intitulé "Albums Photos"), vous trouverez des informations pratiques sur ce livre, des morceaux choisis, ainsi que la biographie et la bibliographie de l'Auteur.