En Allemagne, un ancien footballeur et entraîneur allemand a provoqué le week-end du 13 et 14 mars 2010, un tollé par des déclarations homophobes fracassantes.
Rudi Assauer qui est une star pour les amateurs de football dans son pays et qui après sa carrière de joueur a été par la suite entraîneur du FC Shalke, une équipe de première division, a déclaré lors une interview au journal L'Express de Cologne, citée par le journal Der Spiegel, "Peut-être peut-il y avoir des homosexuels dans les autres sports, mais ils n'ont pas leur place dans le football".
Il ajoute même "Si un joueur venait me dire qu'il était homosexuel, je lui répondrais qu'il fait preuve de courage mais lui conseillerais de faire autre chose".
Mais, bien sûr, Rudi Assauer dit cela pour le bien desdits joueurs gays.
Il affirme "Ils sont ridiculisés par leurs pairs ainsi que par les supporters en tribune" et il vaut donc mieux leur éviter "ces chasses aux sorcières".
Et lorsqu'on lui demande s'il n'a jamais croisé un joueur homosexuel pendant toute sa carrière, le sexagénaire répond de façon hypocrite et ignoble, "Non, jamais. Quand j'étais à Brême, j'ai entendu dire que notre masseur était homosexuel je lui ai donc dit: fils, fais-moi une faveur, cherche un autre travail".
Dans les années 1930, en Allemagne, c’étaient le Juifs que l’on excluait et à qui l’on demandait de quitter leur travail.
L’Histoire visiblement ne cesse de reproduire l’intolérance la plus abjecte.
Ces propos inacceptables ont été tout de suite dénoncés par les associations LGBT allemandes.
Pour Renate Rampf, porte-parole de la Fédération gay et lesbienne en Allemagne, cela prouve "un regain de l'homophobie dans notre pays".
Selon elle, les propos de Rudi Assauer sont "pires que du mépris".
La négation de l’homosexualité quand ce n’est pas le rejet avoué, sont courants dans le football.
En 2004, Otto Baric, le sélectionneur national croate déclare en pleine conférence de presse, "il n’y aura pas un seul pédé dans mon équipe. Et si, d’aventure, l’un d’entre eux tentait de passer entre les mailles du filet, je saurais le repérer".
Le 29 mars 2005, lors du grand journal de Canal + présenté par Michel Denisot, le footballer David Ginola déclarait "Je n’ai jamais, en 18 ans de carrière, vu ou assisté, ou personnellement vu, un homosexuel dans le vestiaire ou sous la douche".
Début 2009, Marcello Lippi, le sélectionneur national italien déclare quant à lui "Je crois que, parmi les joueurs, il n'y a pas d'homosexuels. En quarante ans de carrière, je n'en ai jamais rencontré et on ne m'en a jamais parlé".
Les propos de ces sélectionneurs sont totalement hypocrites quand ils affirment n'avoir jamais entendu parler de joueurs de football qui seraient gays.
Mais ceux qui ont osé faire leur coming-out l’ont payé cher.
L’ancien joueur et entraîneur Olivier Rouyer, coéquipier de Platini au début des années 80 et consultant de Canal +, l’a appris à ses dépens.
Le 16 février 2008, dans l’Équipe magazine, l’ex-joueur fait son coming-out, 20 ans après la fin de sa carrière.
Il déclare "Le foot est un milieu où l’on aime guère ceux qui sortent des clous. Au début de ma carrière, une copine me servait d’alibi, mais à Strasbourg, je suis tombé amoureux et j’en ai eu marre de mentir".
Durant l’entretien Olivier Rouyer dit que sa différence lui a valu d’être remercié en 1994, alors qu’il entraînait l’AS Nancy Lorraine.
Le seul joueur à avoir jamais fait son coming-out durant sa carrière, a été un jeune anglais, international espoir, Justin Fashanu, en 1990.
Sa carrière en a été brisée net et le premier et dernier joueur à s’être assumé gay durant sa courte carrière se suicida, le 2 mai 1998, à 37 ans.
Le football est donc encore loin de l'acceptation de l'homosexualité telle qu'elle existe dans le milieu du rugby, qui a bien accueilli le coming-out du joueur gallois Gareth Thomas.
Seigneur, pourquoi ce rejet?