Des filles, d'ici... et d'ailleurs

Publié le 22 mars 2010 par Sarah.bh
X ne rate jamais une soirée branchée, elle fume, elles boit, elle couche.. Certains de son quartier la pointent du doigt, mais elle s’en fou, elle vit sa vie et est prête à tout à avoir un homme « riche », cela va sans dire. Elle n'est pas belle, mais ce n'est pas bien grave, le maquillage rectifie souvent le tir. Elle vient d’une famille moyenne et plutôt conservatrice, mais elle a vite compris que pour réussir sa vie sociale, il faut mettre toutes les chances de son côté. Et mettre les chances de son côté, d’après l’expérience de sa tante lointaine mariée à un riche homme d’affaires, cela se traduisait pas la fréquentation des lieux huppés et des milieux branchés. Il faut se faire remarquer et surtout ne pas faire sa coincée.
Y est une mordue des feuilletons turcs et de Thameur Hosni. Elle fait la prière depuis bientôt un an,et a décidé il y a quelques mois, de porter le voile. Ce n’est pas ses copines de la faculté qui l’ont poussée à le faire, mais terrorisée par des discours d’un prêcheur oriental, elle a soudain compris que sa foi doit être retranscrite sur sa tête. Son voile, constitue évidemment sa carte visite. et grâce à son apparence de pieuse, elle réussira à se caser. Surtout que la tendance actuelle du marché masculin laisse croire que la courbe est légèrement favorable aux filles voilées, garantes de bonne éducation, surtout face à la montée de filles comme X.
Et puis, il y a Z, celle qui a toujours pensé que ses études lui permettront de s'affirmer dans la société et bien gagner sa vie. Elle était assez intelligente, et a travaillé dur durant les 4 années de maîtrise, en espérant poursuivre avec un troisième cycle. Elle n'y est pourtant pas arrivée, non pas à cause de sa moyenne qui la classait largement en haut du tableau, mais des pistonnés, que le conseil de son institut a jugé "sur un critère relationnel" plus méritants. Déçue, elle s'inscrit au bureau du travail et commence ses recherches de travail, entres les annonces de La Presse et les sites d'emplois sur Internet, elle envoie son CV partout et passe tous les concours possibles et inimaginables. Au bout de quelques mois de galères, elle réussit à décrocher un poste de téléactrice dans un centre d'appel. Quand on lui parle d'esclavage des temps modernes, elle répond que les places dans les centres d'appel sont devenues chères et ce n'est pas donné à tout le monde...
Dans ces trois portraits, on reconnaît certaines filles de notre entourage. Et celles qui se reconnaîssent crieront peut-être à la caricature, tout en sachant au fond d'elles-mêmes, et sans pour autant l'avouer, que Gaston Bouthoul avait raison : Rien ne ressemble plus à quelque chose que sa caricature...