Chanson pour un soir de clair de lune (Edmond Jabès)

Par Arbrealettres


Tu déplaces les rues.
La ville est un labyrinthe.
J’aboutis toujours à ta rue.

Tu changes de nom.
Les jours sont mes échelons.
Ta fenêtre est si haute.

Je ne cesserai pas
d’apprendre à rire,
à peindre et rire

Je te perds de vue.
A ta porte, un voleur
s’attaque à la serrure.

Tu bordes mes rêves.
Tu échappes à la terre,
A l’hiver, aux larmes.

(Edmond Jabès)