Le neuvième Tournoi des VI nations en poche, quels enseignements tirer pour le XV de France ? D’abord que les Bleus disposent d’un formidable réservoir de joueurs. Dans le pack, Barcella, Millo-Chlusky étaient considérés comme des indiscutables ; blessés, ils ont été remplacés sans que la puissance du cinq de devant ne s’en ressente par Domingo et Papé puis Pierre qui, aujourd’hui, sont devenus des titulaires à part entière. En troisième ligne, Ouedraougo sur le flanc, c’est Bonnaire qui retrouve son meilleur niveau. Et Picamoles, longtemps aligné par Marc Lièvremont, actuellement monstrueux avec Toulouse ? Oublié tant Imanol Harinordoquy a plané au dessus des débats. A la mêlée, Dupuy et Tillous-Borde indisponibles… qui s’en souvient après les prestations de Morgan Parra ? Enfin, aux ailes, Clerc, Rougerie, Heymans, Malzieu, Médard postulaient avant le Tournoi. Le XV de France l’a finalement terminé avec une paire inédite et épatante, Palisson et Andreu, deux petits formats qui ont fait oublier les quatre précités.
Ensuite, même si l’on peut se réjouir de la victoire, l’équipe de France n’a que rarement proposé un jeu séduisant. Marc Lièvremont stigmatisait l’an passé le succès irlandais, lui reprochant son non-jeu. Cette année, à l’exception des matchs face à l’Irlande et l’Italie, la France a surtout fourni des prestations opportunistes : des interceptions et rien d’autre face aux Gallois, une résistance de fer devant des Anglais plus séduisants que jamais et contre l’Ecosse… je ne me souviens plus de rien ! Ce qui nous amène à une autre constatation : nos adversaires n’étaient pas bien fringants ! Reste donc au trio Lièvremont-Ntamak-Retière à s’appuyer sur le pack de fer des français et à trouver un jeu de ligne qui ressemble à quelque chose. Une situation amusante si l’on se souvient qu’au début de l’ère Lièvremont, le pack enclenchait régulièrement la marche arrière alors que les trois-quarts virevoltaient…