Leur réflexion est impertinente, peut-être, mais juste : depuis l'avènement du numérique, il n'existe plus de créateurs, plus de musiciens, ni de romanciers, de cinéastes ni de chanteurs. On ne trouve plus que des créateurs de contenu.
Durant cette rencontre, nous évoquions avec un proche qui préférera rester anonyme, parce que lui, il est éditeur de contenu, puisqu'il faut ainsi parler dans ce siècle informatico-trouducutal (et comme nous avons parfois le malheur de le faire : être dans le vent, une ambition de feuille morte)...
Il me disait avec cynisme que dans tous les cas, personne, en achetant un livre ne possédait le contenu. L'achat d'un ouvrage papier, de même qu'un fichier numérique, ne nous donne accès qu'à la détention du contenant. Et de cracher par terre toute sa haine d'un terme minable à ses yeux : le contenu.
« Contenu, ça ne veut rien dire. C'est ce que l'on mettait dans mes problèmes mathématiques en 4e pour me demander de me casser la tête sur les liquides ou autre, qui remplissaient tel ou tel volume... »
Contenu, chose due ? J'imagine facilement le jour où un ami vous dira : « J'ai acheté un superbe contenant d'une reproduction d'un contenu de Picasso. » Étrange étrangeté.
En tout cas, le dessin de RWW redonnera peut-être à certains un léger sourire. Et nous, promis, on essaye de trouver autre chose que contenu. Fichue paresse intellectuelle émigrée des États-Unis...
Crédit dessin Noise to Signal