A deux minutes du résultat, ou plutôt 115 secondes de nous annoncer ce que nous savons déjà pour la plupart puisque nous n’ignorons plus depuis les dernières présidentielles que les journaux suisses et belges balancent des sondages sortis des urnes assez fiables, David Pujadas, hilare, décide d’aller faire un dernier point dans les QG de campagnes de l’UMP et du Parti Socialiste en reprécisant bien à ses envoyés spéciaux qu’il ne faut rien dire. A 55 secondes du verdict, au PS, tout est encore calme.
20 heures pile, les premiers résultats tombent et la France est toute rose, enfin presque toute rose puisqu’une région tout à fait à l’Est continue de résister depuis huit ans au tsunami de gauche…Jean-François Copé, qui affiche une mine de circonstance, reconnaît intelligemment la défaite de son camp et commence à faire monter la pression pour ses adversaires qui sont apparemment conscients de la responsabilité qui leur incombe désormais. A 20h30, je me rends compte que malgré les interventions de Daniel Cohn-Bendit, François Hollande et Jean-François Copé, le plateau de France 2 me paraît un peu vide. Mais où sont les politiques ? Sur TF1, bien sûr, Claire Chazal arbore un curieux regard coquin, mais j’ignore à destination de qui. Delanoë et Fabius sont très bons face à Xavier Bertrand, qui personnellement me ferait sortir de mes gonds en moins d’une seconde. Comme le signalera plus tard Pierre Moscovici sur France 2, le discours de l’UMP commence à glisser. « Les Français » sont « impatients » et inquiets à cause de la Crise, rien à voir donc avec la politique du Président. De toute façon, il ne s’agissait que d’élections locales et comme le rappelle Carla aux Guignols notre président est « national », lui. Xavier Bertrand qui semble avoir pour consigne d’avoir le dernier mot et de frapper fort avant les « Experts » signale dans un souffle que c’est Martine Aubry qui a fait le jeu du FN en proposant que les étrangers votent pour les élections locales et que de toute façon les triangulaires ont profité à la gauche, sans elle le triomphe serait total pour la droite. Personne n’a le temps de lui répliquer avant la série, du coup je zappe sur France 2, dont le plateau commence à se remplir. Xavier Bertrand, même pas essoufflé, arrive assez vite pour tempérer largement le discours du premier ministre sur la défaite de la droite et ressort ces deux arguments de poids, qui agacent vertigineusement Cécile Duflot, qui ne se laisse pas faire, et soupire bruyamment à l’antenne en signalant que c’est n’importe quoi.
En dernier ressort quand France 2 jette à son tour l’éponge à 21h30 pour proposer un film, je me retrouve sur France 3 pour apprendre par téléphone – j’ai loupé le résultat – que mon candidat, Martin Malvy, a réalisé le hold-up que je pronostiquais depuis mon sondage poubelle des urnes : 67% ! Un triomphe….
A l’issue de la soirée, il me reste deux questions de taille. Pourquoi David Pujadas était-il aussi souriant et à qui Claire Chazal destinait-elle son regard très sensuel ?