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Les résultats des régionales sont sans appel : les électeurs choisissent leurs élections comme Ronaldinho choisissait ses matchs lorsqu’il brillait au PSG. Résultat : alors que Nicolas Sarkozy était élu en 2007 (54% des voix !) avec un taux d’abstention à un étiage de 12,6%, nos désormais présidents de régions ont été hier élus avec un taux d’abstention presque quatre fois supérieur de 47 % !
Les enjeux de cette échéance électorale, pourtant essentielle, n’ont pratiquement jamais été débattus et présentés aux électeurs. Ils ont au contraire été sabordés par les états majors des partis politiques : le Parti socialiste en premier, qui a profité de ces élections pour régler des querelles de personnes : stature nationale de Martine Aubry, crédibilité préservée de Ségolène Royal… Le PS a donné a donné à l’élection une connotation nationale pour mieux se présenter en anti-Sarkozy là où les enjeux locaux primaient, dommage pour les électeurs. Modem, NPA et consorts ont aussi d’abord pensé à eux-mêmes et à leurs petits pourcentages avant de penser à leurs électeurs.
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Bref, le constat général est que les électeurs ont été floués et privés, région par région, d’un véritable débat sur les enjeux pesant sur leurs territoires respectifs.
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Comment mobiliser l’électorat ? D’abord, éviter les traditionnels écueils
D’abord, en évitant les traditionnels vœux pieux si souvent servis par les leaders politiques les soirs d’élections. C’est du gros pipeau , une mauvaise soupe dont on commence à se lasser. Parmi les grands classiques, il y a la « mobilisation démocratique pour faire passer ses idées et valeurs » et la « capacité des partis politiques à mobiliser les électeurs avec de véritables projets ».
La mobilisation démocratique ce serait un très hypothétique sursaut citoyen des électeurs prenant soudain conscience de l’importance de voter, des valeurs à défendre… et plus globalement, de l’importance de la chose publique. Nous sommes en effet très paradoxaux : apathiques quand il s’agit de voter, nous n’en sommes pas moins les premiers à faire appel à l’Etat pour résoudre nos problèmes. Paradoxe difficilement compréhensible mais bel et bien réalité (cf le fructueux débat sur le projet de constitution européenne et la consternante abstention aux dernières élections…européennes). Peut-être préférons-nous le débat (de comptoir) à l’action, peut-être… En tout cas, ça ne marche pas, jamais sauf pour éviter Jean-Marie le Pen.
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Ensuite, opter pour des solutions radicales
- soit une interdiction de voter pure et simple pour l’élection suivante,
- soit une minoration de son prochain vote, le bulletin ne valant par exemple qu’une demi-voix.
Un tel dispositif, à peaufiner bien sûr, aurait le double avantage d’abord de mettre tous les scrutins sur un même plan d’égalité et, bien sûr, de responsabiliser les électeurs.
La seconde proposition, qui doit être cumulative à la première, c’est de donner une véritable valeur au vote blanc, avec déjà la création d’un véritable bulletin blanc. Ce denier serait alors systématiquement comptabilisé et ouvrirait l’accès à une représentation politique. Je m’explique. Une élection où il y a 15% de vote blanc aboutirait à ce que dans l’instance élue, quelle qu’elle soit, ces 15% soient représentés de manière réelle.
qu’en pensez-vous ?
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François