Les jeunes et les acteurs du numérique
Dans ce contexte quid de la consolidation du marché ? Après tout, les pays émergents seraient les derniers territoires où s'implanter ? Non point, car le numérique fait émerger justement des acteurs nouveaux : Google, Amazon, Apple qui « disposent d'une puissance de feu totalement hors de proportion avec celle des éditeurs ». Que faire ? Investir, avec des sommes plus fortes, et forcément on retrouvera la logique déjà évoquée par le PDG de « grands groupes d'édition française ». Hachette justement sera l'un dès ces acteurs qui au cours des 5 prochaines années ne manqueront pas de participer à la consolidation du marché.
Coéxistence harmonieuse, cette France singulière
De toute manière, dans le domaine, « la France va rester un pays singulier », du fait de sa législation. En revanche, on sourira avec délectation, en entendant parler de la « coexistence harmonieuse entre deux grands groupes, Hachette et Editis » (voire l'affaire Kouck, président du SNE). « Nous sommes très attachés à cet écosystème. En revanche, dans les pays anglo-saxons, en raison de l'absence d'une loi sur le prix unique, les éditeurs ont besoin d'atteindre une taille critique, d'une part pour participer aux enchères organisées par les agents sur les droits et, d'autre part, pour faire face à un réseau de diffuseurs très concentré. »
Mais Arnaud Nourry ne voit pas spécialement demain les grands ténors du numérique devenir des rivaux : la loyauté à l'égard des personnes prédomine en France, du côté des auteurs. Peut-être moins chez les agents, qui voient plutôt les enchères monter pour un livre. Le risque demeure cependant que ces acteurs négocient avec les grands auteurs directement. Pour autant, un Apple a su se positionner pour attirer la sympathie des éditeurs, bien loin du rapport de force instauré par Amazon. Ce dernier « qui, l'an dernier, a représenté 85 % de nos ventes de livres numériques - estimait que c'était son affaire s'il voulait faire du livre numérique un produit d'appel. Il avait une stratégie claire : installer son Kindle sur le marché et peut-être empêcher d'autres acteurs de prospérer. » Évidemment, les éditeurs ont grogné, on s'en souvient.
L'iPad, mon iPote !
Restait à évoque l'iPad, qui sera lancé aux USA avec 6000 références, dans le cadre du modèle d'agence (à 70 % éditeur, 30 % Apple). « Apple apparaît aujourd'hui comme le chevalier blanc de l'édition américaine. D'autant que, malgré sa grande puissance, il n'a jamais cherché à intégrer l'amont, c'est-à-dire la création. »
Livre numérique mon amour, qui d'ici 5 à 7 ans, représenterait 10 à 15 % du secteur, avec 5/6 acteurs qui se le répartiront : les trois gros, ainsi que des distributeurs nationaux (qui a dit Numilog ?), estime M. Nourry. « En termes de rentabilité, cela ne devrait pas avoir d'impact significatif pour les éditeurs. En France, il faudra impérativement transposer le prix unique du livre au numérique, sans quoi c'est tout l'écosystème - de l'auteur au libraire -qui s'effondrera sous l'effet de pratiques tarifaires intenables. »
Un iPad et un prix réduit pour les ebooks feront arriver la croissance.
Petit problème : manifestement, les futurs acheteurs de l'ipad ne sont pas pressés de lire quoique ce soit avec...