Reçu ce jeudi soir par Sarkozy à l'Elysée, le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet a exhorté la France à diminuer le poids de ses dépenses publiques, tout en exprimant son soutien aux réformes de structure engagées par l'actuel gouvernement. "La France aura en 2007 les dépenses publiques les plus élevées de l'Union européenne en proportion du PIB. Ce n'est pas une fatalité (...). Je ne vois pas de raison à ce que les dépenses publiques de la France soient supérieures à celles de ses partenaires européens", a déclaré Jean-Claude Trichet devant la commission Attali pour la libération de la croissance qui s'est réunie au Sénat.
Le président de la BCE a notamment critiqué la forte augmentation des dépenses des collectivités locales, dont la progression plus rapide que celles de l'Etat "pose problème". "Plus de dépenses publiques, cela veut dire moins de ressources pour les ménages et les entreprises et plus d'impôts pour les ménages, car il faut bien financer ces déficits", a-t-il expliqué.
Cette année, le déficit public de la France devrait atteindre 2,4% du PIB, un niveau jugé encore trop élevé par l'Eurogroupe. En 2007, les dépenses publiques pourraient atteindre les 53,2%, contre 48,6% en Italie, 44% au Royaume-Uni ou 38,4% en Espagne. Le président de la Banque centrale européenne a par ailleurs salué les réformes structurelles à l'oeuvre dans la zone euro et en France. Il a déploré la rigidité du marché du travail dans l'Hexagone, soulignant notamment les difficultés rencontrées à l'embauche. La France a le taux de chômage le plus élevé de la zone euro, notamment du côté des jeunes, a souligné M. Trichet. "La rigidité du marché du travail se paye en chômage supplémentaire, a-t-il insisté.