J’ai terminé, il y a peu de temps, le livre du journaliste François Cardinal : Le Mythe du Québec Vert. C’est un livre qui nous met, nous les québécois, face à un constat peu reluisant de nos performances environnementales. Effectivement, l’auteur met en lumière plusieurs statistiques qui démontrent à quel point le Québec est loin d’être le leader environnemental qu’il prétend être. Comme il le mentionne, la majorité des québécois se croient « verts », cependant, les statistiques sur la consommation d’eau, le taux de recyclage, le gaspillage d’énergie et la production de gaz à effet de serre nous indiques que notre situation va en s’empirant et non en s’améliorant. Beaucoup de québécois se basent sur le fait que nous ayons une importante source d’énergie renouvelable (l’hydroélectricité) et qu’ils font un peu de recyclage pour sentir qu’ils sont responsables d’un point de vue écologique. Or, notre taux de recyclage est très faible, la quantité de gaz à effet de serre ne cesse d’augmenter et nous gaspillons allègrement eau et énergie…
Il y a quelques citations dans ce livre que j’ai particulièrement aimées :
« Lors d’une avalanche, quelques flocons clament l’innocence », pour illustrer les excuses que plusieurs québécois soulèvent quand on leur dit que nous faisons piètre figure au point de vue environnemental.
« Le gaspillage n’est jamais un choix judicieux », en effet, même si notre énergie principale (l’hydroélectricité) est renouvelable, peu dispendieuse et relativement propre, la gaspiller à outrance n’est jamais une solution durable.
« Notre atmosphère est un grand dépotoir à ciel ouvert, gratuit à tous », comme quoi nous polluons beaucoup notre air.
Le Québec est possiblement un des endroits où les impacts des changements climatiques sera le plus faible, en fait, pour plusieurs cela pourrait même paraître agréable, un été plus long et plus chaud, absence de neige en hiver… Cependant, l’impact sur la faune et la flore sera majeur, les êtres vivants qui peuplent notre planète ne réussiront pas à s’adapter à ces changements rapides du climat. D’autre part, il s’agirait d’une attitude très égoïste que de ne penser qu’aux impacts sur notre petit chez nous, beaucoup d’autres pays seront gravement affectés par ces changements. On risque de voir apparaître pour la première fois de l’humanité, des « réfugiés écologiques » qui auront eu à fuir leur pays car il est sous l’eau (Bengladesh?) ou parce que les températures auront atteintes des sommets invivables. Pouvons-nous vraiment laisser ces gens dans leur misère et continuer de nous prélasser au bord du lac memphrémagog entouré de palmiers?
Cette vision est encore hypothétique, mais chose certaine, plusieurs spécialistes s’entendent pour dire que dans aussi peu que 20 ans, le monde que l’on connaît aujourd’hui n’existera plus et que le futur sera grandement différent. Il faut cependant commencer à s’y préparer tout de suite!
Le livre de François Cardinal nous offre donc une douche froide qui espère-t-on pourra nous réveiller et nous sensibiliser plus aux enjeux importants qui nous frapperons un jour ou l’autre. Je vous invite tous à le lire et à ne pas le prendre comme un ouvrage accusateur, mais bien un ouvrage révélateur qui nous incitera à nous prendre en main davantage et à faire avancer le Québec dans la bonne direction.