Quelles sont les principaux points à retenir de la décision de la Cites sur le thon rouge, jeudi dernier ? Trois questions à François Chartier, chargé de campagne Océans.
Quels constats peut-on faire suite à la décision de la Cites ?
Après Copenhague et l’échec de la Cites, force est de constater la faillite des états à sortir d’une vision de court terme, d’intérêts particuliers pour préserver les ressources communes à tous les habitants de la planète. La Cites n’a pas répondu à nos attentes, et l’interdiction du commerce international du thon rouge n’est pas pour aujourd’hui. Alors que l’espèce est pourtant reconnue comme menacée, aucune mesure de protection n’a été prise.
Quelles sont les principales causes de cet échec ?
Le Japon a été très actif pour que la proposition de Monaco soit refusée à la Cites. Ce pays consomme 80% du thon rouge pêché. Mais la faiblesse de l’Union européenne est aussi en cause. Malgré ses déclarations sur sa volonté de soutenir le classement en annexe 1, il est évident que l’Europe ne s’est pas donné les moyens de faire passer une position ambitieuse à la Cites, au vu du faible nombre de votes pour l’interdiction du commerce international.
Comment continuer à se mobiliser ?
L’irresponsabilité de nos dirigeants est encore plus flagrante face à l’ampleur de la mobilisation citoyenne, en France notamment. Grâce à vous, Greenpeace a pu mener campagne auprès du gouvernement français, et faire bouger les lignes jusqu’au niveau européen. Grâce à vous, nous avons pu mettre la pression sur la grande distribution et certains restaurateurs, qui se sont pour certains engagés dans une voie plus respectueuse de l’environnement. Nous avons encore plus besoin de vous aujourd’hui pour les prochaines étapes : la saison de pêche entre mi-mai et mi-juin, et l’Iccat, organisation qui gère la pêche au thon, qui se tiendra en novembre à Paris. Nous comptons sur vous !
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