Régionales 2010

Publié le 22 mars 2010 par Chroneric

La victoire de la Gauche n'aura échappée à personne je crois ce dimanche 21 mars à 20 heures. Les résultats du 1er tour ne laissaient d'ailleurs pas présager d'une autre issue. Pendant que les responsables politiques préparent leur discours dès 18 heures, parce que à cette heure-ci on connaît déjà les résultats, les ténors se préparent à intervenir sur les plateaux télé avec leurs petites phrases, de circonstance dans ces moments là. Et qu'attendre d'eux à part toujours les mêmes débats stériles sans renouveau ?

Inversez les résultats, et vous trouverez exactement le même principe qui s'applique dans ces moments là. Du côté des perdants, on tente tant bien que mal de minimiser la victoire écrasante des gagnants. Trop d'abstention, la crise, c'est tout juste s'ils nous disent pas qu'il y a eu malentendu. Sortez vos mouchoirs. Du côté des gagnants, on s'en prend à la majorité (expression des plus cocasses quand la France est quasi teintée de rose), on attaque la politique et les injustices de cette politique présidentielle.

Mais il y a unanimité au moment de gérer le "après". Les Français envoient un message d'après tous les spécialistes assis autour de la table. Il parait qu'à droite comme à gauche, tous ont compris l'inquiétude et la colère des électeurs. Ca ne vous rappelle rien tout ça ? Si ! Ecoutez à nouveau les anciens soirs d'élections : tous sans exception sont assortis des mêmes analyses, à croire qu'ils ne savent rien dire d'autres. Et le pompon est attribué à… François Fillon pour son analyse fine et sans appel : "Nous entendons l'appel et le message des Français mais nous ne changeons rien", car on fait ce que l'on veut, na ! Ai-je envie d'ajouter.

Il est vrai qu'il n'y a pas grand-chose à faire vu que ce ne sont que des élections régionales. La Droite aurait remporté toutes les régions, elle aurait eu un autre discours que je devine facilement : "grâce à la politique du gouvernement…". En d'autres termes, c'est régional quand on perd mais c'est national quand on gagne.

En ce qui me concerne, j'ai voté pour des régionales et non des présidentielles. J'ai peut-être mal vu, mais sur le bulletin de vote de taille A4 du PS je n'ai pas vu le nom de Martine Aubry, et sur celui de l'UMP je n'ai pas vu le nom de Nicolas Sarkozy. Ce sera en 2012 tout ça. Donc, j'ai bien voté pour les Régionales et pour le candidat inscrit en gros et gras le mieux à même de gérer la Région. Alors, que les analystes d'opérette ne viennent pas me dire que j'ai protesté contre une politique parce que je leur dirai tout le reste. A savoir que je n'ai pas du tout pensé aux futurs présidentiables quand j'étais dans l'isoloir, que je n'ai pas à exprimer un vote de protestation parce que c'est hors sujet et que je vote pour un candidat et non contre un autre. Quand vous écoutez les interviews de l'un des candidats de ma Région ou que vous lisez sa profession de foi, vous constatez que cette personne est à côté de la plaque, limite "cruche" et que je ne peux pas voter pour un tel candidat. J'ai donc bien voté pour un candidat et non pour autre chose.

Bref, comme d'habitude, les politiques font bien parler les chiffres comme ils veulent, font les interprétations qu'ils veulent, le résultat est là. Quand on mène une campagne en ne donnant que les points faibles de l'adversaire, il ne faut pas s'attendre à ce que les électeurs vous suivent. Les tactiques des instances parisiennes ne sont pas du tout adaptées. C'est prendre les gens pour des benêts que d'agir ainsi. Les Français ne veulent pas qu'on leur dise qu'untel est nul (c'est à chacun de juger), ils veulent des projets concrets et des résultats rapides de politique concrète.

Ils n'ont rien compris, ils ne comprendront jamais rien et de toute façon, ce n'est pas dans leurs intérêts que tout aille mieux pour tous. Comme je le dis souvent, si tout le monde avait un travail, un toit et de quoi vivre décemment, les élus ne serviraient plus à grand-chose : c'est donc leur gagne-pain que les problèmes survivent après les élections. D'ailleurs, de quoi ont-ils parlé après 20 heures ? De 2012 et de cette échéance présidentielle Il n'y a que ça qui les préoccupe.

C'est les échéances, les unes après les autres. Il n'y a que ça qui les excite et qui les font sortir les jours de marché pour serrer les mains.