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Joséphine est née dans une famille limitée qui n’a pas d’envergure. Une mère castratrice, un père qui noie son quotidien au bistrot et une tante qui ne jure que par la thalassothérapie. Joséphine n’a jamais eu aucun droit, pas droit d’aller plus loin que les ronces du fond du jardin et se d’amuser avec les enfants. Pas le droit au rêve non plus. Sa mère se décharge sur elle : va trier les légumes et les fruits. Allez, va, dépêche toi, t’es en retard. Aucun geste ou signe d’amour dans la famille. Tiens toi droite, et dépêche toi, les cerises n’attendent pas. Toujours trier du matin au soir. Seules concessions accordées : des cours par correspondance pour devenir institutrice et une cure de thalasso offerte par sa tante pour redresser son dos. Joséphine ne peut pas enseigner. Debout sur l’estrade, elle perd tous ses moyens, elle panique. L’éducation Nationale va la charger d’une mission. Aller dans le sud Finistère et comprendre pourquoi il y a une querelle entre les deux écoles, la privée et la laïque. Ce travail
c’est l’occasion de s’enfuir, d’apprendre à vivre par elle-même et de s’assumer.
Le personnage de Joséphine m’a touchée… Elle sait qu’elle est différente. D’ailleurs, à force de l’entendre répéter par sa mère et sa tante, elle s’est repliée un peu plus dans sa bulle. A fréquenter les habitants de ce village du sud Finistère, elle va commencer à prendre de l’assurance avec maladresse et impairs. Mais, le livre m’a laissée sur ma faim… Par contre, j’ai aimé l’écriture particulière de Marie Le Drian.
« Mes mains tremblent. Je ne me sens pas très bien. La personne limitée, je le sais, est comme une éponge. Elle accueille les sentiments des autres.»
L’avis d’Yvon qui m’a prêté ce livre, et celui de Sylire également.