J'étais le seul à dire oui, d'une part car j'adore courir, d'autre part c'est ma première course hors de France. Par ailleurs, dans mon souvenir Fanny est une personne épatante et c'est d'autant plus agréable de faire tout cela avec quelqu'un de super sympa.
Je me suis donc retrouvé donc à partir pour un week-end éclair sur la grande île de la perfide Albion, en prenant l'Eurostar et arrivant à Saint Pancras quasiment dans le même temps que l'on met pour aller à Courtenay, 1h15 ... mais non ! C'est à cause du décalage horaire, on part à 7:13 pour arriver à 8:28 par-contre au retour ce n'est pas la même chanson puisqu'on se reprend l'heure d'avance.
Très bien accueilli par mon hôte, nous nous sommes baladés aux alentours sous la pluie et avons pris un verre à Picadilly dans un bar branchouille avec ses amis du club de randonnée. La journée fut bien remplie et je n'ai quasiment aucun mal à m'endormir puisque la nuit du vendredi avait duré trois heures.
Le lendemain, par un savant dosage de bus, métro, train et navette, nous arrivons au Stade Madejski sous un superbe soleil de printemps, en décalage complet avec la pluie bretonne que nous avions essuyée la veille. Fanny est une grande sportive depuis l'âge de cinq ans et en ce moment c'est plutôt le vélo avec ses séances de spinning ou vélo en salle avec un prof qui donne des consignes pour des exercices d'endurance ou d'accélérations en côtes avec de la musique. Pour toute préparation à son premier semi, elle a eu un entraînement léger, très léger puisqu'il s'agissait de courir deux fois 7 km.
C'est quasi impossible de terminer un 20 km en ayant couru si peu mais quand on a un fond de sportif, l'épreuve est surmontable.
Nous sommes partis tranquilles au démarrage, tellement mimiles que nous étions les derniers juste devant les voitures balais ! C'est la première fois que cela m'arrive. Nous commencions à rejoindre la ligne de départ dans le flot des coureurs mais devant faire plusieurs pauses techniques successives, nous nous sommes retrouvés en queue de peloton.
C'était surréaliste car nous n'étions gênés par vraiment personne quand nous avons franchi la ligne de départ.
Notre tactique de course était de démarrer au rythme de Fanny, tenir jusqu'à mi-parcours pour commencer à accélérer sur la fin mais pas en côtes car cela fait mal aux genoux. Le contrat de negative split était rempli, notre deuxième partie de course était plus soutenue et rapide que la première. Nous n'avons pas arrêté de dépasser du monde sur les 21.1 km dans la petite ville de Reading, c'était une très belle promenade et j'avais pris mon appareil pour prendre près de deux cent photos de la course, trop beau.
Il faisait un beau soleil avec un peu de vent, les conditions étaient idéales pour un beau run agréable.
Nous avons croisé énormément de costumes : Spiderman, Batman, des mascottes, des lions, un chameau, un chevalier, un pompier, des militaires qui tiraient un véhicule de l'Armée, vraiment étonnant.
De plus, j'étais stupéfié par le fund raising permanent ce qui n'est pas ou peu développé en France. Enormément de participants courent pour une association humanitaire et collectent des fonds avant ou pendant la course avec des seaux où ils récupèrent la monnaie tel cette grand-mère avec son pyjama plein d'oursons ou bien cette coureuse habillée en Minnie Mouse. Ma partenaire de course portait une queue et des oreilles de tigresses et tout le monde l'encourageait c'était chaleureux.
Quant à l'organisation, rien à redire les Anglais sont des pros. Je n'avais pas ma puce ni mon dossard car j'étais censé le recevoir par la poste, au Helpdesk il m'a suffit de remplir une fiche et je les ai reçu cela a duré moins d'une minute.
A la fin de la fête, il a fallu ramener les dizaines de milliers de personnes présentes en navettes à la gare de Reading qui n'est pas à côté du Majedski Stadium, nous avons à peine eu l'impression d'avoir attendu tellement c'était bien fait.
Cerise sur le gâteau, notre arrivée au 21ème kilomètre dans le stade, la foule était dans les gradins et nous acclamait pour nos derniers cent mètres, quelle sensation grisante, cela donne des frissons on a tous l'impression d'être des athlètes olympiques j'avais déjà vécu cela lors de ma toute première course avec mon frère Bao quand nous sommes arrivés à Charléty, c'est dommage qu'il n'y ait plus cela en France et à Paris.
(Après l'effort le réconfort avec ma boisson énergisante préférée)
Le chronométrage était parfait car nous n'étions pas du tout gênés à l'arrivée contrairement à Paris cette année où nous avions piétiné pendant six minutes entre la ligne d'arrivée et le tapis de chrono, ils sont forts ces Anglais et pas seulement en rugby !
Quel beau souvenir, merci Fanny d'avoir proposé cette belle course et de m'avoir si bien accueilli, la prochaine fois ce sera pour le Marathon de Londres !
Toutes les photos sont sur Flickr.