Louis Sclavis et Dominique Pifarély se produisaient samedi dernier en duo à l'initiative d'un pavé dans le jazz. Cette formation est ancienne mais leurs concerts suffisamment rares pour ne pas passer à côté de celui-ci. On les avait vus, il y a quelques années à Assier lorsque Jean-Marc Padovani en assurait la direction artistique. Ils nous avaient littéralement subjugués et on en attendait pas moins.
Sur des compositions ou de l'un ou de l'autre, ils déroulent un univers exigeant et glacial. On aurait, il y a quelques années, qualifié cette musique d'intellectuelle et le qualificatif qui m'est venu, spontanément, lors du concert, est post-moderne. Les jeux de Sclavis et de Pifarély s'emboîtent, s'enchaînent l'un l'autre dans une esthétique aux angles rugueux et introspective. Introspection donc mais pas de doux rêves. C'est une musique très raffinée qu'ils proposent au public et que Sclavis chaussent ses lunettes et qu'ils visent leurs partitions contribue à ce raffinement. La mise en scène, ultra-mimaliste, de ce duo sur les planches du théâtre du pavé était elle-même très esthétisée. Jusqu'au bruit de leurs chaussures sur le sol. Car on aurait entendu une mouche voler lors des silences qu'ils jaugent entre le violon et la clarinette.
Un bémol toutefois puisque le concert aura été un poil trop court mais il suivait une excellent et très longue première partie, avec Laurent Paris et Marc Maffiolo, dont on reparlera ici même.
Gilles