L’édit royal de 614
(d’après « Dagobert » de M. Bouvier-Ajam)
Dagobert fait son entrée à la cour en 615.
Le Maître des Monnaies Eloi et le référendaire Bobbon conseillent au roi Clotaire II de « consulter » les Grands plutôt que de se trouver en présence d’un ultimatum.
Une stratégie est mise au point : sur l’invitation du roi est convoqué d’abord un concile des évêques, le 10 octobre 614.
Cette assemblée est chargée de présenter à Clotaire toute suggestion ou réclamation utile.
Quelques jours plus tard, les grands laïques sont invités à se réunir, aux mêmes fins.
Ce furent des cahiers de doléances qui furent présentés au roi.
Il y eut des discussions, des réserves et cela se termina par un compromis. On respectera les plus fortes exigences des Grands mais la décision royale est assez éloignée de leur véritable doctrine politique.
L’édit royal de 614 établit les règles de gouvernement issues de ces deux assemblées.
Les historiens ont à l’égard de ce texte des opinions différentes. Les uns y voient le passage de l’empirisme à un régime constitutionnel, une ouverture sur les temps modernes. D’autres y voient une préfiguration des Etats-Généraux. D’autres y distinguent seulement un geste d’opportunisme royal. D’autres ressentent la capitulation de la monarchie devant l’aristocratie, comportant de lourdes menaces d’anarchie.