Comme souvent, ma semaine télé débute le mardi sur TF1 avec le Dr House. Même si durant cette saison je suis plus critique quand j'en suis les épisodes, il m'est très difficile de ne pas jubiler devant le toubib. Hugh Laurie est absolument parfait dans le rôle, son physique, ses mimiques, tout colle parfaitement au personnage et certaines répliques cinglantes sont atterrantes d'ignominie.
Vendredi, je me laisse aller à regarder sur France2 la série policière Boulevard du Palais. Il y a bien longtemps que je n'avais vu un épisode de cette série avec Nadia Lintz (la juge) et Jean-François Balmer (le flic). Ca se
regarde sans plus mais c'est heureusement sauvé par Balmer et Olivier Saladin (le légiste poète) amis fidèles et compagnons de beuveries élégantes.Samedi dernière journée du Tournoi des VI Nations de rugby sur France2. L'après-midi premier échauffement avec Irlande/Ecosse. Les verts un peu brouillons et fébriles se font taper par des Ecossais qui finissent fort le tournoi. Un match agréable mais j'avais déjà l'esprit tourné vers celui de la soirée, la rencontre France/Angleterre au Stade de France. La victoire dans le Tournoi était assurée pour nos Bleus, mais le Grand Chelem restait incertain même si j'y croyais fermement. Un début de rencontre particulièrement dur pour notre XV qui encaisse un essai et doit résister aux assauts des joueurs à la Rose. Lentement mais sûrement les Français reprennent le contrôle du match et l'avantage au score mais le combat est terrible, les Anglais sortent leur meilleur jeu, les Français répondent par une défense en béton armé, la pluie tombe à seaux comme un châtiment divin pour pousser les trente joueurs à se vider les tripes sur la pelouse détrempée. La fin de la seconde mi-temps entre dans la légende, j'ai rapproché mon fauteuil de l'écran pour ne rater aucune miette ou goutte de sang du combat titanesque. Les Français n'ont que deux points d'avance, juste assez pour gagner un match mais insuffisant pour résister aux trois points d'une pénalité ou d'un drop d'un Wilkinson qui vient de faire son entrée sur le terrain, c'est alors que les nôtres vont montrer combien ils sont grands, car ce soir ils ont montré leur pragmatisme et appris des autres qu'ils savaient être roublards, à quatre pattes sur le gazon, à l'énergie, mètre par mètre, centimètre par centimètre, ils conserveront le ballon jusqu'au coup de sifflet salvateur qui leur attribue le Grand Chelem 2010. Les joueurs, le public et moi sommes épuisés, les nerfs à fleur de peau mais quand la caméra s'attarde sur les visages éteints et déçus des Anglais, c'est un grand bonheur qui m'envahit.
C'est le moment de placer un petit aparté. Vous avez compris que le match était prenant et que ce n'était pas le moment de venir me chatouiller, néanmoins dans le dernier quart d'heure, c'est l'instant où ma femme qui s'était retirée dans une autre pièce depuis le début de la partie, pour lire ou faire une réussite sur son ordinateur, est venue s'installer à mes côtés et faire ses commentaires. Ses commentaires !!!! « Les Français ont deux buts (sic !) d'avance, c'est gagné », « C'est un jeu de brutes », « On ne voit même pas le ballon » etc. Combien de meurtres commis dans de telles circonstances ? Combien de drames évités aussi ? Nulles statistiques à ce sujet. Je bouillais intérieurement, les oreilles me sifflaient. Qu'avais-je donc fait pour mériter toutes ces souffrances ce soir ?
Dimanche soir, la soirée télé est beaucoup moins passionnante, d'abord il y a le résultat des élections régionales. Le match aller n'avait pas trop emballé les foules, le match retour fit à peine mieux. Les estimations de scores de 20h me suffisent, rien qui ne m'incitent à refaire le match toute la soirée avec les journalistes et les ténors des différentes équipes. Je me branche donc sur Direct8 pour revoir Du rififi à Paname film de Denys de la Patellière (1965) avec Jean Gabin qui fait son Gabin. Je me délecte de ce cinéma d'autrefois, naïf et désuet de nos jours mais qui berça mon enfance. Une soirée en roue libre.