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Bien sûr l’espérance
Mais chaque samedi ils sont plus nombreux, assis à même le sol quand ils ne supplient pas à genoux, une aumône d’une petite pièce…
Chaque semaine se déroule en infinies litanies auprès d’administrations obscures dont la règle est chiffrée et n’entend rien aux rimes humaines qui pleurent de rendez-vous en rendez-vous…
Bien sûr l’espérance
Mais chaque être qui soupire et s’allonge, au bout d’un rouleau de vie en proie aux pires détresses.
Mais chaque heure qui passe et décline son lot de violences, sagement affûtées dans ce qu’ils osent encore nommer « informations »…
Bien sûr l’espérance
Mais ce regard déjà ailleurs d’un Président qui, il paraît, prétend nous représenter aux côté de Préval :ses yeux qui attendent d’être sur d’autres îles…
Mais cette ignoble farce qui jette à la rue des milliers d’êtres tout en alignant des milliards de bénéfice…
Bien sûr l’espérance
Elle vient entre deux boutons d’hellébore, au jardin sec de l’hiver.
Elle se dessine en bourgeons discrets sur des branches noires de lilas défoliés…
Elle murmure au secret scintillement d’une source, entre deux mains tendues qui brassent le brouillard d’une humanité enfermée dans l’absurde…
Bien sûr l’espérance
Elle a nom collectif dès lors que deux se mettent ensemble et tentent d’endiguer le flot honteux du cynisme corrompu.
Elle a nom révolte en des ateliers d’habituelle soumission.
Elle rime en milliers de poèmes proclamés aux quatre coins du monde, sans autre espérance que de glisser d’oreille à oreille…
Elle est vague silencieuse qui peu à peu s’envenime, jusqu’à faire ras de marée…
Manosque, 20 février 2010
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