De l'eau ? Non, du “Grand'O de Lyon” Par Fabien Fournier.
La communauté urbaine a décidé de faire de notre eau du robinet une marque afin de la valoriser. Une campagne de communication va être lancée sur ce sujet.
Désormais, au restaurant il ne faudra plus commander de l'eau du robinet. Elle n'existe plus. Il faudra dire une carafe de “Grand'O de Lyon”. L'agglomération, fière de la qualité de son eau, a en effet déposé cette marque. Une signature marketing pour la valoriser. Une campagne de communication de 100 000 euros va être lancée pour mieux la faire connaître.
Aussi pure que les minérales
Selon une étude menée en 2006 par Veolia, plus de 30% des habitants du Grand Lyon pensent qu'elle n'est pas de bonne qualité voire qu'elle est mauvaise pour la santé. 65% d'entre eux en consomment cependant quotidiennement. Or notre eau est de grande qualité, toute droite extraite des Alpes. Celle-ci chemine par une nappe phréatique, suivant les méandres du Rhône, s'y écoulant selon le même débit que le fleuve (800m3/seconde). Elle traverse différents bancs de sable et de graviers, qui opèrent comme un filtre dépolluant. C'est au champ de Crépieux-Charmy qu'elle est captée : 275 000 m3/jour sont prélevés pour notre consommation courante.
“Grand'O” ne souffre pas de la comparaison avec l'eau minérale. Elle dispose des mêmes propriétés qu'Evian, excepté une concentration moindre en magnésium (5,5 à 8 mg/l au lieu de 26), et supérieure en sulfates (20 à 40 mg/l au lieu de 12,6). Une goûte de chlore est aussi déposée pour 100 litres d'eau, afin d'empêcher la prolifération de bactéries dans les canalisations. “La laisser reposer 30 minutes à l'air libre (dans un verre par exemple) permet à cette substance de s'évaporer”, indique-t-on à la communauté urbaine.
Du calcaire, peu d'hormone ou de PCB
“L'eau lyonnaise est si bonne qu'elle pourrait être donnée aux nourrissons”, soutient Jean-Paul Colin, vice-président délégué à la politique de l'eau. Son calcaire n'est pas un problème : il est très majoritairement composé de calcium, recherché dans les alicaments. Quant aux hormones que l'on trouve dans la Tamise ou le St-Laurent et qui rendent certains poissons hermaphrodites, elles seraient majoritairement filtrées par les graviers et de très faibles concentrations. “Et les PCB se situent en dessous des seuils d'identification”, assure Denis Hodeau, directeur de l'eau au Grand Lyon. Que les usagers se rassurent : des analyses sont effectuées toutes les 30 minutes pour s'assurer que la qualité ne fléchit pas.
En changeant d'image, l'eau lyonnaise espère concurrencer les eaux minérales. Celle du robinet est plus écolo : elle est transportée par canalisation et non par camion, et n'est pas empaquetée dans un emballage plastique. Elle est aussi comparativement moins chère que l'eau en bouteille. “Un prix sans concurrence”, rapporte le dossier de presse du Grand Lyon. Une assertion qu'il convient de nuancer au regard des tarifs pratiqués par les autres villes de France. Nous reviendrons très prochainement sur ce sujet.
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