C’est un moment que l’on sait peu connu C’est une enfant qui courait dans les rues, Chassée des siens, brisée de l’espérance, Elle naquit le jour d’indépendance, De ses parents nul ne l’a jamais su
; Ils la battaient et plein de coups tordus, Elle voulait juste vivre en silence Et lui restait la peur l’impatience De se sauver de ces bourreaux connus, De la police qui n’en a jamais su, Des
traitements mauvais par insistance, Elle volait pour vêtir son corps nu, Et quelques fruits ; pourtant l’inappétence, Était un trait de son indifférence On l’a croisée c’est sur on l’a vue Sans
jamais croire qu’elle vivait dans nos rues, Dans le quartier mourraient sans complaisance, Surtout du froid les férus de la manche, Et des seringues planquées dans les placards, Où les cafards se
nichaient sans se voir Moi je connus cette fille sans espoir A ses trente ans elle mourut d’overdose, On lui avait multiplié sans dose Pour qu’elle se taise dans ce monde obscur, Je la revois des
fois et j’en suis sur Prés du marché fouiller dans les ordures C’est une amie que j’ai jadis connue, Mais aujourd’hui c’est à perte de vue Autour de nous s’étale la souffrance De jolies filles
piétinant l’existence Sans qu’on se dise si jadis dans la rue, C’est une fille née de père inconnu, Et recommence la grande déshérence, Les sans-espoir, tout ça n’a peu de sens On a perdu cette
guerre voulue Et la gangrène se propage à vue Je te le dis toi qui vis d’insouciance, Si tu t’en vas-tu saisiras ta chance, De vivre ailleurs de ce pays connu, Que l’on retrouve dans l’occident
perdu Chaque pays connaît cette flagrance Et sans lutter, vivre de l’espérance.