Régionales : la gueule de bois

Publié le 21 mars 2010 par Laurelen
Félicitations à Didier Robert. Il a remporté une élection difficile, alors que l'UMP, dont il n'a jamais (enfin, pas récemment, en tout cas) renié le fanion ni la politique, subit une claque magistrale au niveau national. Cette victoire -45,4% des suffrages exprimés, contre 35,5 pour la liste de l'Alliance de Paul Vergès, et 18,9 pour le PS de Michel Vergoz, Didier Robert ne la doit à personne. Sinon, peut-être, à la prétention et à la baisse de vue politique du tenant de la Région depuis 12 ans, ainsi qu'à la division de la gauche. Mais le Parti socialiste assume cette sécession d'avec un PCR qui l'a toujours méprisé. Et Paul Vergès, en brouillant les cartes politiques depuis des années, faisant bien avant Sarko voeu d'ouverture, a depuis longtemps perdu son estampille de "gauche".
En accueillant sur sa liste André Thien-Ah-Koon, ennemi historique du PCR, Paul Vergès a peut-être franchi le pas de trop. Celui qui permet de faire un grand bond en avant quand on est au bord du gouffre. Et Huguette Bello, pas en odeur de sainteté au PCR, a enfoncé le clou dans une interview au JIR, en appelant implicitement à voter pour la liste de Vergoz, ulcérée que le vieux lion accueille en son sein un TAK qui dirigeait des nervis battant comme plâtre des femmes lors d'une manif au Tampon (voir le papier du Pirate à ce sujet). Il n'est d'ailleurs pas anodin de constater que Didier Robert est arrivé en tête à Saint-Paul...
Et puis, d'un autre côté, la focalisation de la campagne sur les deux grands projets de Paul Vergès, le tram-train et la MCUR, a bouffé le débat électoral.
Enfin, comme Nicolas Sarkozy, Paul Vergès a pêché par orgueil. Celui de croire qu'il pouvait se permettre de nommer son fils, sa fille, son petit-fils... A volonté, à des postes clé, avec des salaires conséquents. Le népotisme, où le syndrome Jean Sarkozy, a sans doute tué l'Alliance. Marrant, d'ailleurs, comme Paul au niveau local a copié les erreurs de Nicolas au niveau national : népotisme, arrogance, ouverture bidon...
A Didier Robert de montrer qu'il résistera à ces malsaines sirènes. On lui souhaite de ne pas faire l'erreur revancharde classique, qui consiste à mettre ses amis dans des nids douillets, de faire le ménage, et de refaire le système qu'il a combattu. On n'y croit pas trop, mais, qui sait...
Aujourd'hui, le PCR doit avoir une sacrée gueule de bois.

François GILLET