Clones (ou Surrogates dans en VO) est un film de Science-fiction réalisé par Jonathan Mostow, sorti en france à l’automne 2009. On doit, entre autre, le dernier Terminator à ce réalisateur. Autant dire que le garçon a un penchant pour les machines. Dans ce “clones”, il confie la barraque à Bruce Willis. Deux fois même, dirais-je. En effet, l’ami Bruce apparait dans sa version chair et os et sa version “rajeunie” silicone et acier. Or, rien que dans le titre, on cherche à nous tromper sur la marchandise…
A la limite, qu’y a-t-il de pire pour une oeuvre de l’esprit ?
Sans doute le fait qu’elle ne marque l’esprit, justement, que par ses trop nombreux liens à d’autres oeuvres.
Or, c’est le reproche que je fais d’emblée à ce film : la trame est trop simple, trop lisible; le scénario ménage peu, voire pas, de surprises; les chutes sont faciles à deviner . Les personnages sont archi-caricaturaux et manque d’attrait, peut-être même de charisme.
Mais qui sont ces clones qui font le titre ?
En fait, première maladresse : cette traduction n’est pas juste. Elle induit d’emblée le spectateur en erreur. Des clones, il n’y en a pas ! La société humaine a développé des “remplaçants” (surrogates en anglais signifie “SUBSTITUE”, mais avouez que dans un titre de film, ça fait moins sexy !) : ces derniers sont des robots que l’on pilote depuis un fauteuil, de chez soi.
Ces substitues ont à la base été créés par des chercheurs pour permettre à des handicapés de retrouver une place plus confortable dans la société. Bien évidemment, le consortium qui les a produits à trouver un bien meilleur moyen de se faire de l’argent : proposer aux gens de ne plus sortir de chez eux, de ne plus prendre de risque, de toujours avoir l’air jeune et impeccable, fort et endurant… ou d’avoir carrément la tronche d’un autre.
Classique.
La criminalité s’effondre : les assassins se font rares, la police n’a guère plus grand chose à faire. Une société idéale ? Bof, par pour tout le monde puisqu’un peu partout existent des zones réservées aux “vrais” humains, comprenez : ceux qui refusent de vivre aux travers de leurs substitues. Ces gens sont menés par une sorte de gourou illuminé, nouveau croisé, que le gouvernement tolère.
Pour faire entrer en jeu l’ami Bruce Willis, il faudra qu’un crime soit commis. Crime oui, contre un robot, certes, mais le hic, c’est que la vraie personne à l’autre bout de la connexion aura été grillée elle aussi. Et ça, c’est très nouveau et semble-t-il, très inquiétant.
Je tairai la suite parce que je devrais entrer un peu trop dans les détails. Passons alors à la critique.
“Clones” m’aura donc fait penser à tout un tas d’autres films, récents, de SF. D’abord, les substitues eux-mêmes : pas besoin d’aller chercher loin : du terminator, ou mieux encore.. du I-Robot (avec will smith). On y trouve aussi pêle-mêle des impressions de Minority Report (Tom Cruise), The Island (avec de vrais clones dedans, Ewan McGregor et Scarlett Johanson), Les Fils de l’Homme (Clive Owen), etc etc. Honnêtement, je pense que les références sont bien plus nombreuses que cela mais en définitive, on ressent une solide impression de déjà-vu. Or, c’est déjà moyen en soit.
Après, il y a les oublis : certains points auraient sincèrement mérités d’être développé.
Comme ces communautés d’humains qui vivent à la marge, sans robots de substitution. Comment s’en sortent-ils ? Comment sont-ils perçus ? On n’a le droit qu’à un passage rapide, décrivant un ghetto, une zone sordide. Et les enfants dans tout ça ? Puisque les gens ne se rencontrent plus “réellement”, où en est la population mondiale ? La criminalité serait en chute libre. Bien. Mais, et la natalité alors ? Pas un mot : dommage. D’ailleurs, on est aussi en droit de se poser des questions sur les crimes : avec la force d’un terminator, j’ai du mal à imaginer que des terroristes à un moment ou à un autre n’aient chercher à pirater les connexions comme on fauche une voiture pour des attaques béliers.
Trop d’approximation donc dans la création de cette histoire. On est loin des références que j’ai citées. Ce “clones” ne restera pas dans les mémoires.