Dans l'après récession le chômage de longue durée va augmenter car la croissance économique est faible, les acquis de l'état providence intouchables et l'argent public gaspillé à des dispositifs d'aide aux entreprises coûteux mais inefficaces.
Après la crise de 1929 s'est progressivement mis en place un état providence qui a des externalités positives comme le retour plus rapide à l'emploi après maladie si le système de soins est efficient, le retour plus rapide à l'emploi après licenciement si le système de formation professionnelle est particulièrement adapté et personnalisé, la diminution de la pauvreté si la redistribution est effective etc...
Oui mais voilà ce système d'état providence a été progressivement détourné de ses buts par l'état et les politiques qui ont vite reconnus que l'assistance chronique pouvait être une source de voix et qu'ainsi la distribution de ces avantages permettait de se faire réélire. Ainsi l'état providence a beaucoup grossi et 30 à 40% des revenus des français (en moyenne) en proviennent. Tout serait parfait si dans les crises cette ponction ne ralentissait pas la reprise. Il existe un fragile équilibre du point de vue des motivations de l'individu entre redistribution et travail. Dès que le travail est perçu comme pénalisant du point de vue des revenus redistribués et pas assez pourvoyeur de pouvoir d'achat l'individu a tendance a entrer dans la trappe à aides. Une fois entré dans cette trappe la sortie est très difficile car les qualités professionnelle s'érodent et différents systèmes y compris illégaux mais tolérés permettent de vivre avec un revenu identique ou supérieur à celui qui résulterait d'une embauche. Ce phénomène explique environ 40% du chômage structurel des pays a fort état providence.
C'est pourquoi aujourd'hui l'état providence est plutôt un obstacle à la reprise de l'activité économique car il n'agit pas en faveur de l'employabilité mais plutôt de l'assignation à assistance sur le long terme. Ceci est particulièrement vrai si l'on considère la rigidité absolue du système. Par exemple la durée d'indemnisation du chômage n'est pas corrélée à l'état de l'économie ce qui entraîne un chômage structurel élevé. De même la formation professionnelle n'est dirigée vers un but précis l"employabilité mais accaparée par des lobbies qui fournissent très cher des services de qualité très médiocre ou n'ayant aucun rapport avec le projet professionnel de l'individu.
L'état providence doit se réformer et pour cela il faut un partenariat. Ce partenariat ne peut être fondé que sur des piliers solides que sont: l'économie de marché, la compétitivité des entreprises et la participation des salariés aux richesses produites.
En Allemagne ce partenariat existe et il fait ses preuves. Nous constatons qu'en France le patronat et les syndicats ne l'ont pas fait naître. C'est un formidable handicap. Mais l'état qui accapare trop de richesses produites a aussi une lourde responsabilité celle de ne pas réformer les lois dans le sens d'une plus grande flexibilité en fonction des conditions économiques et dans le sens d'une formation professionnelle personnalisée que le salarié gère par rapport à son projet. La formation professionnelle doit être un chèque remis au salarié qui dépense ou non ses deniers en formation. Un mécanisme d'imposition des sommes non utilisées au bout de trois ans par exemple pourrait simplement servir d'incitation à la formation.