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Voyages temporels et potacheries

Publié le 21 mars 2010 par H16

Et vlan, j’ai été tagué par Aymeric Pontier, probablement quand j’avais le dos tourné à enfiler un de ces délicieux repas dont j’ai le secret (et je ne vous en dirai pas plus, sinon, ce n’est pas un secret, hein).  En fait, il s’agit d’une chaîne qui vient d’un certain Homer en passant par le Privilégié, dont la question est la suivante : « que ferais-je si j’avais une machine à remonter le temps ? » …

Avant de répondre à la question, évacuons tout de suite les grincheux et les tatillons qui prétendent qu’il n’est pas possible de construire une telle machine. Non seulement, c’est possible, mais il y a même un manuel de montage, que je me suis procuré et que j’ai lu.

Écartons aussi d’un revers de la main les remarques à l’emporte-pièce du style « Comme nous n’avons pas encore rencontré d’hommes venant du futur, cette technologie n’existera jamais« . En effet, rien n’indique qu’une telle machine permette de remonter le temps avant sa création, par exemple. Et rien n’indique non plus qu’elle permette de remonter le temps dans le même continuum probabiliste.

Time Traveling

Bref. Une fois ces petites remarques posées, attaquons-nous au cœur du sujet : que ferais-je si j’avais une telle machine ? Admettons, pour les besoins du raisonnement, qu’on puisse faire de réels aller-retours présent/futur ou présent/passé, et que les retours dans le « présent » permettent de retomber un petit temps de Planck plus loin que lors du départ (pour, disons, éviter les effets désagréables et très énergétiques d’une disparition totale et fugace des douzaines de kilos de matière représentés par la machine et son pilote).

Bon, je ne vais pas m’en cacher, je ferais dans un premier temps exactement comme l’Hérétique histoire de me rembourser des frais afférents à la création d’une telle machine (merde, mon garage est maintenant rempli de tubulures bizarres – on dirait le Ministère des Finances ! – et j’ai investi des sommes conséquentes dans la création discrète de plusieurs tokamaks) : j’irais grappiller les numéros des prochains lotos.

Dès remboursé de mes frais et assuré de pouvoir vivre décemment sans plus avoir à bricoler dans mon garage, je pourrais alors tenter le voyage temporel pour la pure découverte.

A l’instar de certain, le futur étant plein d’avenir, il m’intéresserait pas mal d’y aller. Attention, je ne parle pas ici du futur proche permettant de deviner le résultat d’une élection, ou même un peu moins proche permettant de mettre une date précise sur le moment où, de rigolades en bouffonneries, le système politique de la Vème République aura définitivement explosé, mais bien d’un futur un peu plus lointain, 50 ou 100 ans, par exemple :

  • Quel regard porteront nos enfants et nos petits enfants sur la consternante connerie de leurs ancêtres lorsque, pareils aux gaulois d’antan qui craignaient une chute du ciel, ils avaient peur d’avoir trop froid puis trop chaud à cause des pets de vache ?
  • Quelles inventions, quels chemins plus ou moins géniaux, plus ou moins tortueux, plus ou moins inventifs l’Humanité (la race humaine, hein, pas le torchon communiste propriété du capitaliste Rotschild) aura-t-elle emprunté alors ?
  • Sera-t-il possible, dans un avenir proche, d’avoir un plombier disponible même le dimanche ?

Et comme d’autre, découvrir les secrets qui se cachent derrière les grandes énigmes de l’Histoire serait passionnant !

  • Que faisait exactement Lee Harvey Oswald, le 22 novembre 1963 ?
  • Comment s’y sont réellement pris les Polynésiens pour ratiboiser complètement l’Île de Pâque et y ériger ces colosses de pierre ?
  • Comment fut réalisée la carte de Piri Reis ?
  • Comment vivaient, au jour le jour, les dinosaures, les hommes préhistoriques du Néanderthal ou de la Rue Solférino ?
  • Où est le Graal, qui l’a égaré, et vaut-il un bol de soupe ?
  • Qui a planqué mon tournevis cruciforme dont j’ai besoin pour ouvrir ce p-tain de lecteur DVD qui merde ?

On  devine dans ces questions tout un monde palpitant d’aventures rocambolesques et de réponses aussi passionnantes les unes que les autres. Cependant, force est de constater que ceci revient à sous-utiliser une machine aux caractéristiques uniques, un peu comme aller acheter une botte de poireaux au Carrefour avec une Ferrari.

En effet, l’intérêt majeur d’une telle invention résiderait dans la possibilité, enfin, de faire des Blagues De Potaches Ultimes :

  • Échanger le drapeau américain embarqué à bord d’Apollon 11 par le Gadsden Flag ou par celui de l’internationale des fumeurs de Chichon, frappée d’une feuille de Marijuana.
  • Plus trivialement, verser de larges doses de laxatif dans la nourriture d’Adolf Hitler, systématiquement avant chaque discours devant ses troupes : franchement, le cours de l’histoire en aurait été profondément changé, non ?
  • Toujours plus potache, modifier, quelques microsecondes avant leurs lectures, les discours les plus importants de nos hommes politiques : qui pourrait rivaliser avec le bonheur de voir Sarkozy lisant avec conviction un texte rendu imprononçable à force d’allitérations en « ch » ? Comment passer à côté d’une bonne dose de fou-rire en transformant les abrutissants vœux du 1er Janvier par des histoires grivoises, lues d’un ton docte et compassé, par un Chirac aux grosses lunettes tristes, alors qu’au fur et à mesure que le sens des bêtises qu’il lit mécaniquement finissent par transpirer dans son esprit, laissant entrevoir de la panique en plein direct ?

A ce sujet, je suis ouvert à toute proposition de mes lecteurs ; si, d’aventure, je venais à disposer d’une telle machine, je m’engage à réaliser la meilleure Potacherie proposée. Et j’en profite pour taguer sur le sujet Ruminances, Toréador, Aurélien et le Faucon

:)

C’est dimanche, il n’y a pas d’élections, vous pouvez retourner glander.


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